À peine entré en service à Montréal, Public Mobile admet avoir reçu des critiques et commentaires de clients insatisfaits. L'entreprise de sans-fil, fondée en 2008, veut séduire une clientèle à la recherche d'un téléphone simple et abordable, notamment avec un forfait de 40$ pour appels et textos illimités.

Mais voilà, son réseau n'est pas encore fiable, selon certains clients. «L'arrivée d'une nouvelle entreprise indépendante et qui offre des tarifs très avantageux, c'est très séduisant, a confié un consommateur déçu à La Presse Affaires.

«La réception sur mon balcon, à Verdun, était super, mais dès que je rentrais dans l'appartement, le signal coupait à certains endroits.»

Des proches et amis du même client résidant dans l'arrondissement de LaSalle auraient eu des problèmes similaires. «En plus, leur fournisseur a annoncé à certains un interurbain, alors qu'ils faisaient un appel local», dit-il.

Public Mobile se dit au courant des problèmes de réseau et soutient venir en aide à ses clients «le plus rapidement possible».

«Le service des clients qui résident dans la grande majorité de l'île de Montréal semble bien fonctionner, affirme Brian O'Shaughnessy, directeur de la technologie. Cela dit, il y aura toujours des coins où ça n'ira pas parfaitement. On s'attendait à certains problèmes à Verdun, dans l'arrondissement de LaSalle et à Lachine. Il y a aussi eu des problèmes à quelques endroits rue Saint-Denis et rue Sainte-Catherine au centre-ville.»

Public Mobile a ouvert 31 boutiques à Montréal et 43 à Toronto. Elle compte parmi les nouvelles entreprises qui souhaitent concurrencer les Rogers, Telus et Bell en offrant des produits de base et moins chers. Vidéotron doit aussi lancer son service sans fil sous peu.

Public Mobile a investi 52 millions de dollars dans l'enchère de licences sans fil d'Industrie Canada au printemps 2008, achetant des fréquences peu désirables du «bloc G», jamais utilisées jusqu'alors pour la téléphonie cellulaire. La fiabilité de ces fréquences a soulevé bien des doutes au moment de la transaction, que l'entreprise tente de dissiper.

«Le bloc G se trouve tout juste à côté du bloc C, soit les fréquences qu'utilisent Bell et Rogers, explique Brian O'Shaughnessy. Ces fréquences sont utilisées depuis environ 2006 aux États-Unis. Elles s'équivalent.»

Ces problèmes rappellent ceux subis par le nouveau fournisseur Wind Mobile, au moment du lancement de son service dans les marchés de Toronto, Calgary et Edmonton, au printemps dernier. Des analystes estimaient que l'entreprise avait lancé ses services prématurément.

«C'est très commun d'avoir des problèmes quand on lance un réseau, comme des zones mortes et des appels interrompus, explique Troy Crandall, analyste en télécommunications chez MacDougall, MacDougall&MacTier. Pour éviter les problèmes, Vidéotron a d'ailleurs repoussé le lancement de son service.»

Chez Public Mobile, on assure qu'on compense la perte ou l'absence temporaire de signal par un mois de service gratuit. Le client qui s'est plaint à La Presse Affaires n'a d'ailleurs rien à redire sur le service à la clientèle de l'entreprise. «C'est une entreprise au comportement honnête, dit-il. Elle a accepté de tout rembourser, à moi et mon ami. Elle m'a annoncé que le système allait s'améliorer, qu'elle allait envoyer un technicien dans mon secteur.»

Par ailleurs, si elle tient secret son nombre d'abonnés, Public Mobile affirme que le lancement officiel de son service à Montréal a été couronné de succès. «Il y avait des files devant les boutiques, mentionne Lisa Pappas, directrice des communications. Les ventes sont parties en flèche.»

- Avec Maxime Bergeron