La baisse des prix à la consommation s'est accélérée de manière inattendue aux États-Unis en mai, selon des chiffres officiels publiés jeudi par le département du Travail à Washington.

Le recul des prix a atteint 0,2% par rapport au mois précédent (en données corrigées des variations saisonnières), et l'inflation a été ramenée 2,0% en glissement annuel (contre 2,2% en avril), indique le ministère.

L'indice des prix à la consommation avait reculé en avril (de 0,1%) pour la première fois en treize mois, entraîné par la baisse des prix du pétrole.

Les analystes estimaient que la baisse des prix à la consommation avait atteint 0,1% en mai également, selon leur prévision médiane.

Le recul de mai a été lié à une baisse des prix de l'énergie de 2,9%, que n'est pas parvenu à compenser le renchérissement des autres produits, indique le ministère, précisant que les prix de l'alimentation sont restés stables.

Hors alimentation et énergie, l'inflation dite de base est restée très faible, à 0,1%, après avoir été nulle les deux mois précédent. En glissement annuel, elle atteignait 0,9% fin mai.

Le ministère indique que la hausse des prix constatée depuis le 1er janvier correspond à une inflation nulle sur l'ensemble de l'année.

La quasi-absence d'inflation facilite la tâche de la banque centrale américaine (Fed), qui devrait redire le 23 juin, à l'issue d'une politique monétaire de deux jours sa volonté de maintenir encore longtemps «exceptionnellement bas» son taux directeur, quasi nul depuis la mi-décembre 2008.

Le but de cette politique est de stimuler au maximum l'activité économique en abaissant le coût du crédit au minimum.

L'apparition de menaces d'inflation placerait la Fed dans une situation délicate en la forçant à envisager une hausse de son taux au risque de soutenir un peu moins la reprise économique entamée à l'été 2009 alors que le chômage, qui atteignait 9,7% fin mai, semble promis à un recul très lent, du fait du peu de vigueur de la croissance.

Un autre rapport publié mercredi par le ministère du Travail montre que le salaire horaire moyen réel aux États-Unis a augmenté de 0,5% sur un mois en mai.

Cette hausse a résulté de la baisse des prix, et d'une hausse des salaires de 0,3%.

Du fait de la hausse des heures travaillées, le salaire hebdomadaire moyen réel a augmenté en avril de 0,8% en un mois, ajoute le ministère.

Le ministère précise que le salaire hebdomadaire moyen réel a augmenté de 2,1% depuis son point bas touché en octobre, ce qui est un signe encourageant pour les Américains disposant d'un travail, et de manière plus générale pour la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance du pays.