À l'aube de la finale de la Coupe Stanley, qui commence aujourd'hui à Chicago, la Ligue nationale de hockey (LNH) a déjà remporté son petit trophée: les cotes d'écoute aux États-Unis ont grimpé de 8% pendant les trois premières rondes des séries éliminatoires. Mais ce n'est rien par rapport aux résultats dans le château fort du hockey: les auditoires canadiens ont grimpé d'au moins 70% sur tous les réseaux.

À RDS, la moyenne de 765 000 téléspectateurs par match de séries éliminatoires représente un bond de 106% par rapport à l'an dernier, selon les données de la Ligue nationale et de Nielsen Media Research. Merci à Mike Cammalleri et à Jaroslav Halak. Le Canadien a joué 19 matchs de séries, comparativement à seulement quatre l'an dernier, observe le porte-parole de RDS, Simon Céré.

Au cours du septième match de la série Montréal-Pittsburgh, RDS a battu un record avec au moins 2,4 millions d'amateurs au rendez-vous. La firme BBM a même enregistré une pointe à près de 3,5 millions.

À CBC, 1,95 million de téléspectateurs en moyenne ont regardé Hockey Night in Canada, en hausse de 75% par rapport à 2009. Du côté de TSN, les 1,1 million d'amateurs bonifient de 70% les résultats de l'année précédente.

Encore là, la performance du Canadien semble faire la différence. Grâce à l'épopée des hommes de Jacques Martin, les équipes canadiennes ont disputé un total de 37 matchs en séries, comparativement à 20 l'an dernier.

Comme RDS, TSN a battu son record d'auditoire grâce au Tricolore, avec 2,8 millions de téléspectateurs pour le match ultime de la série contre les Capitals de Washington.

La bonne nouvelle américaine

Aux États-Unis, les hausses sont plus modestes, mais elles permettent à la Ligue nationale de présenter ses meilleurs résultats en huit ans et de se vanter d'entreprendre la finale sur «une vague de momentum positif». Environ 1 million d'Américains étaient devant leur petit écran pour les matchs des trois premières rondes, une hausse de 8% en un an.

Un tel taux d'écoute au Canada n'équivaudrait cependant qu'à 110 000 téléspectateurs.

«Ce n'est pas très élevé», concède Rodney Fort, professeur à l'Université du Michigan et économiste du sport professionnel, dans un entretien à La Presse Affaires.

Mais «c'est tellement crucial pour la LNH, ajoute cet ancien consultant d'ABC Sports. Sur le plan de la télé, la ligue est en retard par rapport aux autres circuits majeurs. Je pense que tout ce qui est encourageant en termes de cotes d'écoute peut être considéré comme une bonne nouvelle».

«Pour se retrouver dans la même classe que les autres, le marché télévisuel du hockey de la LNH doit grimper, ajoute M. Fort. Et peut-être que c'est ce qui arrive présentement.»

Engouement numérique

Mais encore davantage que les cotes d'écoute, les résultats des plateformes numériques de la Ligue nationale impressionnent Rodney Fort.

Le site nhl.com a connu en avril le mois le plus occupé de son histoire, avec plus de 17 millions de visiteurs uniques. Par rapport à l'an dernier, le nombre de visiteurs a augmenté de 31% dans les 42 premiers jours des séries, et le nombre de pages vues a grimpé de 51%.

«Les pages vues représentent de l'argent, rappelle Rodney Fort. Si la LNH continue de recevoir des signaux aussi forts que les partisans sont intéressés aux plateformes numériques, la Ligue en fera plus. Jusqu'à présent, elle est aussi un peu en retard à ce chapitre par rapport aux autres grandes ligues.»

Aux bureaux de la Ligue nationale, personne n'était disponible pour répondre à nos questions hier.