La vaste restructuration lancée par Quebecor (T.QBR.B) dans ses journaux - incluant la suppression de 600 emplois chez Sun Media - a fait exploser le bénéfice d'exploitation après une année difficile.

Seulement pendant le premier trimestre, Quebecor a économisé 17 millions de dollars dans sa division Médias d'information, ce qui a fait grimper le bénéfice d'exploitation de 34,7%. Au total, les économies atteignent 83 millions depuis la fin de 2008 grâce à diverses mesures d'austérité. Pierre Karl Péladeau a affirmé hier que «la majeure partie de l'effort avait été fait».

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Pendant l'assemblée des actionnaires, le dirigeant a longuement parlé du «virage» pris par le conglomérat. «Une nouvelle philosophie d'entreprise doit prévaloir si nous voulons sauver à terme notre activité historique de presse écrite», a-t-il déclaré.

Pierre Karl Péladeau s'en est aussi pris à l'attitude des représentants syndicaux du Journal de Montréal, en lock-out depuis 17 mois. Il a critiqué leur incapacité «d'admettre la nécessité de diminuer nos effectifs», disant par ailleurs souhaiter un retour à la table de négociations.

Plusieurs des 253 lock-outés du Journal ont profité de l'assemblée annuelle pour manifester devant le siège social de Quebecor, gardé sous haute surveillance.

David Patry, porte-parole du Syndicat des travailleurs de l'information, a déploré l'attitude de l'employeur. «Quebecor se vante de faire plus d'argent depuis le début du conflit en économisant nos salaires, sans parler à ses actionnaires des impacts négatifs de faire lock-out après lock-out», a-t-il lancé en entrevue.

Le Syndicat a cité dans un tract les cas de La Presse, Radio-Canada et Transcontinental, qui ont signé des ententes négociées avec leurs employés «dans un contexte de marché identique».