Le déficit commercial des États-Unis a continué de se creuser en mars pour atteindre son plus haut niveau depuis décembre 2008, selon des chiffres publiés vendredi par le département du Commerce à Washington.

Il a augmenté de 2,5% par rapport à février, pour atteindre 40,4 milliards de dollars (en données corrigées des variations saisonnières), a indiqué le ministère, ce qui est conforme à la prévision médiane des analystes.

Due pour bonne part à la hausse des cours du pétrole, cette progression du déficit pour le deuxième mois de suite confirme la tendance du solde négatif de la balance commerciale à se creuser depuis le point bas qu'il avait atteint en mai 2009, à 25,8 milliards de dollars.

Le volume des échanges des États-Unis avec le reste du monde a atteint en mars son plus haut niveau depuis octobre 2008, mois qui avait suivi la panique financière à l'origine d'une chute du commerce mondial sans précédent depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

Les chiffres du ministère montrent que la progression des échanges du pays avec le reste du monde à la faveur de la reprise économique entamée à l'été s'accompagne toujours d'un déséquilibre entre les exportations et les importations.

La progression des exportations en pourcentage a été plus forte que celles des importations (3,2% contre 3,1%), mais, en termes nominaux, celles-ci ont augmenté plus fortement que les premières, ce qui explique la hausse du déficit.

Les exportations ont ainsi atteint 147,9 milliards de dollars en mars, quand les importations se montaient à 188,3 milliards.

Le tableau aurait pu être différent sans la dépendance des États-Unis au pétrole étranger. Sous le coup de la hausse du prix du brut importé, au plus haut depuis un an et demi, le déficit de la balance des produits pétroliers à bondi de 7,8%, pour atteindre son plus haut niveau depuis octobre 2008. Elle représentait ainsi plus de 40% du déficit commercial du pays.

L'excédent classique des États-Unis dans le commerce de services, point fort des échanges du pays avec le monde extérieur, a atteint son plus haut niveau depuis juin 2008, à 13 milliards de dollars.

Les chiffres du ministère traduisent également l'installation de la reprise aux États-Unis, menée par le secteur manufacturier: les exportations de biens du pays ont atteint leur plus haut niveau depuis octobre 2008, de même que les importations de matériel et de fournitures industrielles.

En données non corrigées des variations saisonnières, le déficit des États-Unis avec leur premier partenaire commercial, le Canada, s'est réduit, à 2,3 milliards de dollars.

Il s'est en revanche creusé avec la Chine, son deuxième partenaire commercial, à 16,9 milliards, et avec la zone euro, à 6,8 milliards de dollars.