Reprochant aux gouvernements de ne pas favoriser suffisamment ses activités de recherche, la filiale canadienne de la société pharmaceutique française Sanofi-Aventis a annoncé mercredi la suppression de 70 postes au pays.

D'ici le 1er juillet, une trentaine d'emplois seront éliminés au Québec, principalement au siège social de Laval, et le reste au Canada anglais.

À l'instar des autres pharmaceutiques axées sur la recherche, Sanofi-Aventis est frappée de plein fouet par la raréfaction des nouveaux médicaments à grande portée, surnommés «blockbusters» dans l'industrie.

Mercredi, Sanofi a en outre justifié la «transformation de ses activités canadiennes» par la protection «insuffisante» offerte par les brevets aux nouveaux médicaments et la réticence des provinces à autoriser le remboursement de plusieurs d'entre eux.

Cette situation «menace la capacité de l'entreprise à maintenir ses investissements en recherche et développement, ses dépenses en immobilisations et ses possibilités de création d'emplois», a déploré Sanofi-Aventis dans un communiqué.

Selon le président-directeur général de la filiale canadienne, Hugh O'Neill, «la protection conférée par les brevets est entamée aux deux bouts», puisqu'il faut aujourd'hui plus de temps qu'auparavant pour faire approuver un médicament novateur et que les fabricants de médicaments génériques ont trouvé des façons de contourner les brevets avant leur échéance.

Sanofi-Aventis soutient que le Canada tire de l'arrière en la matière par rapport à plusieurs autres pays industrialisés, dont les États-Unis.