Le règne du bon vieux «coupon» tire-t-il à sa fin? Peut-être pas, mais Transcontinental entend révolutionner la façon dont les Canadiens profitent des rabais à l'épicerie ou à la quincaillerie.

Le plus gros imprimeur de circulaires au pays vient tout juste de racheter la PME montréalaise LIPSO, qui a créé la technologie permettant de prendre l'avion grâce à un code-barres affiché sur l'écran de son portable. Transcontinental utilisera bientôt cet outil en marketing interactif.

«Ce sont des coupons électroniques qui vont permettre d'avoir des rabais, a expliqué à La Presse Affaires Christian Trudeau, président du secteur des communications marketing. Tu vas montrer ton iPhone ou ton Blackberry et tu vas avoir le rabais.»

LIPSO, PME de 30 employés, est une pionnière des applications pour téléphones portables. C'est grâce à sa technologie que les fans de la téléralité Star Académie ont pu voter par SMS au début des années 2000. C'est aussi grâce à elle que les passagers d'Air Canada peuvent prendre l'avion sans carte d'embarquement depuis 2007.

Pour Transcontinental, cette acquisition permet d'ajouter le dernier maillon à sa filiale de marketing électronique. Cette unité d'affaires créée l'an dernier fait notamment de l'analyse de données et des offres publicitaires personnalisées par courriel pour le compte de différents clients, dont Procter&Gamble et Aéroplan.

«Le mobile, c'est tout ce qui nous manquait», a fait valoir Christian Trudeau.

Outil incontournable

L'entreprise affirme ne pas vouloir remplacer son traditionnel Publi-Sac par des coupons électroniques. Les circulaires - imprimées par les presses de Transcontinental - demeurent populaires au pays et le nouveau service sera «complémentaire», indique-t-on.

Le développement d'outils promotionnels sans fil est néanmoins inévitable, selon M. Trudeau. «Toutes les campagnes marketing vont passer de plus en plus par le mobile.»

Transcontinental ne dévoile pas combien elle a payé pour LIPSO, qui a des bureaux à Montréal, Toronto et Paris. Ses deux dirigeantes - Vivianne Gravel et Sophie Hennion - demeureront en poste, avec un nouveau patron. Les revenus de la PME tournaient aux alentours de 3 millions de dollars en 2008, selon nos informations.

Bénéfice en hausse

Le titre de Transcontinental a reculé de 2,1% hier à la Bourse de Toronto, à 12,57$, dans un marché baissier. L'action du groupe a gagné 50% depuis un an.

Le conglomérat a vu ses revenus reculer de 11% pendant le premier trimestre de l'exercice 2010, à 559,3 millions.

Il a dégagé un bénéfice de 26,2 millions, comparativement à une perte de 6,4 millions un an plus tôt.

Transcontinental attribue cette hausse de sa rentabilité aux nombreuses mesures de rationalisation mises en place en 2009.

L'entreprise a entre autres vendu ses activités de publipostage aux États-Unis, licencié du personnel et mis fin à la publication de la revue Commerce.