Le secteur canadien de la biotechnologie a non seulement traversé la crise économique mondiale en 2009, mais il a clôturé l'année en affichant une forte hausse des revenus et une baisse marquée de ses pertes grâce, notamment, à d'importantes compressions de coûts, selon un rapport rendu public jeudi par la firme Ernst & Young.

Le rapport «Beyond Borders» indique qu'au Canada, les revenus des sociétés ouvertes de la biotechnologie ont augmenté de 9% pour s'établir à 2,2 milliards US, par rapport à 1,97 milliard US en 2008.

En outre, les pertes combinées des sociétés du secteur ont littéralement fondu de 90%, passant de 1,1 milliard de dollars US à 70 millions de dollars US, ajoute l'étude.

Plus de 40% du capital de risque a été mobilisé au Québec, suivi de la Colombie-Britannique avec 25% et de l'Ontario avec 20%.

Les dépenses de recherche et de développement ont chuté de 44% au Canada pour s'établir à 354 millions US en 2009, par rapport à 626 millions US l'année précédente.

Le responsable du secteur des sciences de la vie d'Ernst & Young au Canada, Paul Karamanoukian, a expliqué par voie de communiqué que cette compression marquée des dépenses est un couteau à deux tranchants. Si elles ont permis au secteur de tenir le coup dans l'immédiat, dit-il, elles pourraient à plus long terme se révéler dommageables, la croissance future du secteur étant tributaire des dépenses de recherche et de développement effectuées.

Le nombre de sociétés du secteur a aussi chuté en 2009, suivant la tendance des cinq dernières années au cours desquelles le nombre total de sociétés canadiennes est passé de 474 à 325, alors qu'en 2009, le nombre de sociétés ouvertes a diminué, passant de 72 à 64.

M. Karamanoukian que la loi du plus fort a prévalu, les plus petites sociétés ayant connu la débâcle ou ayant fusionné avec de plus grandes. Il prévient toutefois que les liquidités actuelles de plus de la moitié des sociétés ouvertes ne suffiront pas à répondre aux besoins de la prochaine année.

La capitalisation boursière des sociétés du secteur a néanmoins bondi de 52% au cours de la dernière année.

M. Karamanoukian estime maintenant que le secteur de la biotechnologie au Canada devra démontrer sa capacité à se remettre pleinement des revers essuyés au cours des dernières années et mobiliser les capitaux voulus en 2010, qui sera pour lui une année charnière.