La confiance des consommateurs américains est remontée plus que prévu en mars, l'indice la mesurant ayant bondi de plus de six points à 52,5, selon des chiffres publiés mardi par l'institut de conjoncture privé Conference Board.

Cette hausse est plus forte que ne l'attendaient les analystes, qui tablaient sur un indice à 51,0. Mais elle ne compense pas la baisse de février, où l'indice avait chuté à 48,4, après 56,5 en janvier.

«Les consommateurs expriment toujours des inquiétudes (...) Leurs perspectives sur six mois restent plutôt pessimistes. Dans l'ensemble, les niveaux de confiance des consommateurs n'ont pas évolué depuis le printemps dernier», a relevé le Conference Board.

«Soyons réalistes: il faut que ce nombre soit multiplié par près de deux pour en arriver à un stade où les gens sont vraiment heureux», a abondé l'économiste indépendant Joel Naroff.

L'amélioration en mars est venue à la fois d'une meilleure appréciation de la situation actuelle (26,0 en mars, contre 21,7 en février) et d'une amélioration des perspectives pour les six mois à venir (70,2, contre 62,9).

Sur les 5000 ménages sondés jusqu'au 23 mars, la part de ceux trouvant les emplois «difficiles à obtenir» a ainsi baissé à 45,8% (contre 47,3% en février). Et ces ménages ne sont plus que 21,6% à croire qu'il y aura «moins d'emplois» dans six mois (contre 24,7% en février).

«L'amélioration sur le marché du travail reste plutôt modeste», a souligné Thomas Julien, de Natixis. Cependant, selon lui, ces chiffres laissent espérer que l'économie américaine ait créé des emplois en mars, ce que doivent confirmer ou infirmer les statistiques du département du Travail attendues vendredi.

Le détail des chiffres reste peu encourageant pour la consommation, a estimé Scott Hoyt, de Moody's Economy.com. Après la chute de l'indice en février en bonne partie attribuée à un hiver très rigoureux, «l'absence d'un rebond plus complet a été décevante, si on se réfère à d'autres tempêtes de neige par le passé et à l'amélioration générale dans les fondamentaux de la consommation qui semble en cours».

La consommation, moteur traditionnelle de la première économie mondiale, a montré des tendances encourageantes depuis le début de l'année, et devrait contribuer à la croissance au premier trimestre 2010 bien plus qu'elle ne l'a fait fin 2009.

Mais d'après le Conference Board, les ménages sont encore nettement plus nombreux à craindre une baisse de leurs revenus dans les six à mois à venir (17,6%) qu'une hausse (10,5%).

«Un chômage élevé, une croissance très modérée des salaires, la difficulté à obtenir des crédits, et les hausses récentes des prix de l'essence mettent les finances des ménages sous pression», a expliqué M. Hoyt.