Le Groupe CGI (T.GIB.A), plus important fournisseur canadien de services informatiques, est en quête de transactions pour étoffer sa division de services financiers et de marchés gouvernementaux au moment où l'entreprise dispose de 1,75 milliard de dollars pour des acquisitions.

«Sur le plan du pourcentage des revenus, les services financiers investissent davantage dans la technologie de l'information que tout autre secteur, indique Michael Roach, PDG du Groupe CGI. Si nous trouvons la bonne entreprise présentant les bons critères, notre taille pourrait doubler et même tripler dans un secteur aux États-Unis.»

Au moment où les concurrents prennent de l'ampleur grâce à des acquisitions, CGI cherche à réaliser sa plus importante transaction depuis 2004, année où l'entreprise a versé 1,1 milliard pour mettre la main sur American Management Systems. CGI, dont le siège est à Montréal, dispose de liquidités et de marges de crédit d'environ 1,75 milliard dont il peut tirer parti. En septembre dernier, M. Roach a indiqué à Bloomberg qu'il était prêt à mettre 2 milliards US sur la table pour réaliser une acquisition. À cette époque, il n'a pas précisé d'échéancier pour une telle transaction.

Parmi les clients de CGI, on compte la banque londonienne Barclays, l'assureur Cigna Corp., de Philadelphie, des organismes du gouvernement fédéral américain de même que des gouvernements d'État et provinciaux aux États-Unis et au Canada. L'an dernier, l'entreprise a généré plus de la moitié de ses revenus au Canada.

«Nous sommes en quête de sociétés aux États-Unis, en Europe de l'Ouest», a précisé jeudi M. Roach, 58 ans, au cours d'une entrevue dans les bureaux torontois de CGI. Il s'intéresse à des entreprises qui font affaire avec des gouvernements, une stratégie qu'il qualifie de défensive parce que CGI tirerait parti des dépenses de stimulation économique des États-Unis.

M. Roach a refusé de nommer des cibles potentielles ou de préciser si des pourparlers étaient en cours.

L'entreprise devrait profiter de son solide bilan et de la hausse du dollar canadien pour obtenir la masse critique dont elle a besoin hors du Canada et pour affronter la concurrence du géant International Business Machines (IBM), soutient Steven Li, analyste de Raymond James Ltd., à Toronto.

«Le dollar canadien et ses liquidités placent l'entreprise dans une position enviable pour faire une acquisition de bonne taille, estime M. Li, qui ne possède pas d'actions de CGI. Des occasions existent, mais si vous êtes actionnaire, vous ne souhaitez pas que CGI achète une vieille société. Si une telle société possède des contrats qui posent problème, cela revient vous hanter.»

La semaine dernière, le huard s'est maintenu au-dessus de 97 cents US. Il s'est cependant apprécié de 20% par rapport à la devise américaine au cours de la dernière année et de 21% par rapport à l'euro.

En plus d'être actif au Canada et aux États-Unis, CGI poursuit des activités partout en Europe, de même qu'en Inde et en Australie. L'entreprise a fait savoir en janvier dernier qu'elle disposait à la fin de son dernier trimestre de plus de 340 millions en liquidités et de 1,4 million en crédit non utilisé.

L'entreprise a obtenu des revenus de 3,83 milliards au cours de son exercice 2009, qui s'est terminé en septembre dernier, soit 13% de plus qu'en 2006. Les profits ont plus que doublé au cours de cette période, à 316 millions.

Vendredi, le titre de CGI a perdu 32 cents à 15,33$ à la Bourse de Toronto. Avant la journée d'hier, l'action s'était appréciée de 9,9% cette année, comparativement à une perte de 1,3% pour le titre d'IBM.