Exclue pour l'instant du processus de négociations de redevances, Radio-Canada estime qu'il s'agit d'un «jour sombre» pour la télévision publique.

Le CRTC ne permet pas à Radio-Canada de négocier la valeur de son signal comme les réseaux généralistes privés. Le CRTC examinera plutôt le cas de Radio-Canada au moment du renouvellement de la licence de la société d'État, en 2011. «Nous sommes très déçus de la décision. C'est un jour sombre pour la télévision publique», dit Steven Guiton, chef des affaires réglementaires de Radio-Canada.Le PDG de Radio-Canada, Hubert Lacroix, s'est dit «déçu, renversé et furieux» de la décision du CRTC. «On fait la distinction très nette entre diffuseurs privés et publics, dit-il. On s'adresse au problème des CTV et CanWest de ce monde et on oublie habilement Radio-Canada et CBC.»

Même si le CRTC exclut Radio-Canada du processus de négociations pour l'instant, son président Konrad von Finckenstein reconnaît la nécessité de trouver un «système analogue» qui permettra à Radio-Canada de toucher des revenus des distributeurs. Il est toutefois hors de question que Radio-Canada puisse retirer son signal des ondes d'un distributeur. «Il est nécessaire que tous les Canadiens aient accès à Radio-Canada», dit Konrad von Finckenstein en entrevue à La Presse.

Même s'ils doivent attendre six mois dans le meilleur des scénarios avant le début des négociations, les réseaux généralistes privés ont poussé un soupir de soulagement. «C'est un bon premier pas, dit Paul Sparkes, vice-président exécutif aux affaires corporatives de CTVglobemedia. Nous avons obtenu ce que nous avons demandé. Nous sommes optimistes que nous pourrons commencer à négocier avec les distributeurs après la décision de la Cour fédérale d'appel.»

Les distributeurs Bell et Rogers promettent d'intervenir en Cour fédérale d'appel afin de contester la décision du CRTC. «C'est une mauvaise décision pour les consommateurs, car elle signifie une hausse des tarifs. C'est très discutable surtout quand on peut avoir la télé gratuitement sur l'internet. On va contester avec vigueur à la Cour suprême», dit Phil Lind, vice-président du conseil d'administration de Rogers.