Pendant que l'indice canadien des télécoms S&P/TSX gagnait 10% au cours des trois derniers mois, les géants du secteur aux États-Unis reculaient tout autant en Bourse. Avis aux investisseurs: le rebond s'en vient.

Selon l'analyste Greg MacDonald, de la Financière Banque Nationale, les titres d'AT&T et de Verizon devraient se redresser au cours des prochains mois à la Bourse de New York, après avoir perdu respectivement 10% et 12%.

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Pourquoi? Le FCC - l'équivalent américain du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes - a publié cette semaine les détails de sa nouvelle politique en matière de large bande. Un plan titanesque, qui entraînera des dépenses de plusieurs milliards... et de nombreuses occasions d'affaires pour les fournisseurs de sans-fil et d'internet.

Entre autres mesures, le FCC compte donner à 100 millions de foyers l'accès à une connexion de 100 mégabits par seconde. L'organisme veut aussi que les États-Unis «deviennent un leader de l'innovation sans fil, avec le réseau le plus étendu et le plus rapide de tous les pays» d'ici 2020.

Bref, les entreprises de télécoms américaines savent maintenant à quoi s'en tenir pour les 10 prochaines années. Une bonne nouvelle pour leurs actionnaires, selon Greg MacDonald.

«Le risque réglementaire en apparence moins grand pourrait être le déclencheur dont ces titres ont besoin pour imiter la récente remontée des sociétés canadiennes de télécoms», écrit-il.

Les trois géants canadiens ont affiché une performance reluisante en Bourse depuis trois mois, rappelle M. MacDonald. BCE a gagné 13% à la Bourse de Toronto (à 30,89$ hier), Rogers, 12% (35,70$) et Telus, 9% (35,93$).

Or, en dépit de leur vigueur boursière, les fournisseurs canadiens de services de télécoms affichent un rendement inférieur de 80 à 100 points de base à leurs homologues américains, écrit l'analyste. Ce qui rend d'autant plus logique un redressement des américaines sur les marchés.

«Il sera difficile pour les investisseurs boursiers d'ignorer indéfiniment le rendement croissant des entreprises américaines de télécoms», avance M. MacDonald.

L'analyste de la Financière Banque Nationale mise surtout sur les titres d'AT&T et de Verizon, qu'il voit atteindre respectivement 32$US et 35$US d'ici un an. Celui d'AT&T a clôturé à 25,90$US hier à la Bourse de New York et celui de Verizon, à 30,15$US.

Nouveaux entrants

Si Bell, Rogers et Telus font si belle figure en Bourse, c'est en partie grâce au coup de pouce - involontaire - qu'ils ont reçu de la part des «nouveaux entrants» dans le marché du sans-fil, ajoute Greg MacDonald.

La plupart de ces aspirants fournisseurs sont en retard de plusieurs mois dans le lancement de leur service, ce qui permet aux géants actuels de respirer un peu. À ce jour, seul Wind Mobile a commencé ses activités en Ontario et en Alberta.

Public Mobile, qui sera vraisemblablement le deuxième à entrer dans la course, tient une conférence de presse à Montréal cet après-midi pour donner les détails de son offre.