Alors que le dollar canadien semble se diriger vers la parité avec la devise américaine, les risques que cela représente pour l'industrie canadienne pourraient être moins sérieux que plusieurs le croient, selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada.

Bien qu'un huard fort puisse être nuisible à certains secteurs de l'industrie, plusieurs d'entre eux ont trouvé des façons de se prémunir contre les fluctuations de la devise, affirme l'organisme, ajoutant que certains réussissent même à réaliser des profits.

De façon étonnante, l'industrie canadienne de la fabrication est celle qui a le plus «internationalisé» ses activités pour demeurer concurrentielle, ce qui lui permet d'être imperméable à la vigueur du dollar, avance le Conference Board.

«Une entreprise qui mise sur divers outils d'internationalisation à la fois sera mieux à même de supporter les risques financiers liés à d'éventuelles fluctuations de la valeur du dollar canadien», indique l'organisme dans son rapport.

Au pays, les industries de la fabrication et de l'extraction minière, pétrolière et gazière présentent le plus haut niveau d'internationalisation, précise-t-il.

En revanche, les secteurs du transport et de l'entreposage, des services publics, du commerce de détail, du commerce de gros, ainsi que l'information et de la culture sont plus vulnérables aux fluctuations du dollar canadien.

Dans son rapport, le Conference Board recommande au gouvernement d'adopter des mesures favorisant une libéralisation accrue des échanges commerciaux, estimant que plus les entreprises canadiennes seront présentes sur les marchés internationaux, plus elles seront protégées face aux envolées du huard.

L'économiste Douglas Porter, de la Banque de Montréal, prévoit que le dollar canadien aura atteint la parité avec la devise américaine cet été et qu'il fera jeu égal avec elle pendant un moment. Il croit que le huard vaudra autant que le dollar américain, voire davantage, pendant la deuxième moitié de 2010 et la plus grande partie de 2011.