Près de 150 millions de fleurs, dont un tiers de roses, y sont vendues aux enchères en quelques jours : à l'approche de la Saint-Valentin, la criée d'Aalsmeer, aux Pays-Bas, surnommée le «Wall Street des roses», est en pleine effervescence.

«Avec la fête des Mères, la Saint-Valentin est la période la plus importante de l'année pour nous», explique à l'AFP Albert Haasnoot, directeur commercial de la criée d'Aalsmeer.

Dans le plus grand centre de vente de fleurs du monde, d'une superficie d'un million de mètres carrés, des centaines d'acheteurs, assis sur des gradins, un ordinateur devant eux, fixent du regard les écrans géants.

Variété, qualité, prix à la tige, quantité... les lots défilent à toute vitesse dans une atmosphère concentrée. Roses, tulipes et chrysanthèmes dans des variétés rouges ou roses sont les plus prisées.

«Notre chiffre d'affaires s'élève à 35 millions d'euros pour la semaine, 50 à 60% de plus que d'habitude», s'enthousiasme Albert Haasnoot.

La demande est forte à quelques jours de la Fête des amoureux, et les prix sont à la hausse. Un lot de Red Naomi, des grandes roses rouges, vient d'être acheté à 1,70 euro la fleur.

«Les roses rouges peuvent être deux à trois fois plus chères que d'habitude», raconte l'exportateur Alexander Brussee qui achète ses fleurs à Aalsmeer pour les revendre à des fleuristes et des grossistes, principalement en région parisienne.

Après une année 2009 difficile, la Saint-Valentin arrive à point pour un secteur qui a souffert de la crise économique. «Les gens font plus attention à leur argent et à la manière de l'utiliser», souligne M. Brussee, peu optimiste pour l'année 2010.

«Environ 80% des fleurs que vous voyez vont être expédiées à l'étranger», principalement vers l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, souligne le directeur commercial de la criée.

En une semaine, plus de 50.000 chariots contenant 800 variétés de roses mais aussi des gerberas, des tulipes ou des anémones, principalement cultivés aux Pays-Bas, premier exportateur de fleurs au monde, mais également importées du Kenya, d'Ethiopie ou d'Israël, vont transiter par Aalsmeer.

Les commerçants locaux s'y approvisionnent aussi. Michelle van der Linden, fleuriste à Aalsmeer, attend dans l'après-midi une livraison de 600 roses rouges achetées la matin même à la criée.

«Tout le monde veut avoir des roses rouges pour la Saint-Valentin», se félicite-t-elle : «c'est la couleur de l'amour, de la passion».

Au total, 300 millions de fleurs vont être vendues durant la semaine précédant la Saint-Valentin dans les six lieux de ventes aux enchères de la maison de vente FloraHolland, dont celle d'Aalsmeer.