L'économie américaine a encore détruit des emplois en janvier, mais nettement moins qu'en décembre, et le taux de chômage des états-Unis a baissé à 9,7% pendant le premier mois de l'année, selon les chiffres officiels publiés vendredi à Washington.

Les entreprises du pays ont détruit 22 000 postes de travail nets, soit plus de sept fois moins qu'en décembre (150 000, soit plus de 75% de plus que ce qui avait été annoncé un mois plus tôt), indique le rapport mensuel sur l'emploi publié par le département du Travail.

Malgré la poursuite des licenciements, le taux de chômage a baissé de 0,3 point pour retrouver son niveau du mois d'août.

Les chiffres du ministère sont un double défi pour les analystes, qui tablaient, selon leur consensus médian, sur un maintien du chômage à 10,0% et 15 000 créations d'emplois en janvier.

La baisse du chômage peut s'expliquer par le fait que le rapport du ministère contient deux études distinctes, l'une mesurant des emplois auprès des entreprises, et l'autre mesurant des personnes, certaines pouvant avoir plusieurs emplois.

Ce deuxième rapport montre que le nombre de personnes employées a augmenté en janvier, et que le nombre d'Américains occupant plusieurs postes de travail a baissé.

Le recul du chômage de janvier n'exclut pas une remontée à venir. Pour l'ensemble de l'année 2010, la Maison Blanche a indiqué lundi qu'elle tablait sur un chômage moyen de 10,0%.

Pour le ministère, le rapport sur les entreprises témoigne d'une situation de l'emploi «quasi-inchangée», signe que l'économie américaine pourrait bientôt revenir à la création nette d'emplois, comme ce fut le cas brièvement en novembre.

Le ministère a revu en forte hausse le nombre de destructions d'emplois de l'ensemble de l'année 2009, pendant laquelle l'économie a perdu au total 4,823 millions de postes. Cela représente une chute de l'emploi de 3,6%, du jamais vu depuis 1945.

Depuis le début de la récession en décembre 2007, les États-Unis ont perdu 8,4 millions d'emplois.

Les chiffres de janvier montrent que le secteur des services, qui représente plus des deux tiers du produit intérieur brut est revenu à la création d'emplois, avec 40 000 nouveaux postes.

Dans l'industrie, les licenciements nets ont augmenté de 11%, pour représenter 60 000 destructions de postes.

Avec 44 000 nouveaux emplois nets, le secteur ayant le plus contribué aux créations de postes du mois est celui des services aux entreprises, qui englobe les sociétés d'intérim.

La hausse du travail temporaire est une première étape avant que les entreprises embauchent par elles-mêmes.

Autre signe encourageant, le nombre d'heures travaillées a augmenté légèrement après avoir marqué une pause en décembre dans sa remontée entamée le mois précédent. C'est là aussi un passage obligé avant que les entreprises n'embauchent (elles préfèrent dans un premier temps faire travailler davantage leurs employés existants).

Malgré ces signes d'espoir, les chiffres du ministère, ne donnent qu'une idée partielle des difficultés que continuent de rencontrer des millions d'Américains au jour le jour.

Si l'on tient compte des personnes exclues de la population active, comme les chômeurs dits découragés, et des personnes que la conjoncture contraint à travailler à temps partiel, le taux de chômage réel atteint encore 16,5%, ce qui reste extrêmement élevé.

Le président américain Barack Obama a décrété l'emploi urgence nationale pour 2010.

Jeudi, les démocrates du Sénat ont annoncé qu'ils allaient soumettre au vote un train de mesures destinées à relancer l'emploi en aidant notamment les petites entreprises dans la semaine du 8 février.