Le numéro un mondial des téléphones mobiles, Nokia, a annoncé jeudi la première hausse de ses bénéfices trimestriels depuis près de deux ans, tirée par l'élargissement de ses ses parts de marché, entraînant l'envol spectaculaire de son action en Bourse.

La bonne nouvelle est venue des smartphones, un créneau où Nokia a été mis en difficulté par la percée de ses nouveaux concurrents, le Blackberry du canadien RiM et surtout l'iPhone de l'américain Apple: selon le finlandais, sa part de marché a grimpé à 40% contre 35% au troisième trimestre.

Globalement, Nokia, de très loin leader de son marché devant les coréens Samsung et LG, estime que sa part de marché des téléphones mobiles a progressé au quatrième trimestre, à 39% contre 37% un an plus tôt.

Le marché a salué les résultats: vers 9h à la Bourse d'Helsinki, l'action Nokia s'échangeait en hausse de 12,9% à 10,18 euros, dans un marché en progression de 2,5%.

«Notre performance sur les smartphones, combinée au succès continu sur les marchés émergents, nous a permis d'augmenter les ventes de notre division Combinés & Services, tant sur le trimestre que sur l'année», commente le PDG de Nokia, Olli-Pekka Kallasvuo, dans le rapport annuel du groupe.

«Nous sommes très attentifs» aux pays émergents comme la Chine, l'Inde, la Russie, le Brésil ou l'Indonésie, a ajouté le patron de Nokia à la chaîne américaine CNBC.

Le trimestre précédent avait été marqué par la première perte nette de Nokia durant les années 2000, mais le groupe a inversé la tendance avec la première hausse de son bénéfice sur un an depuis le premier trimestre 2008.

Entre octobre et décembre, Nokia a dégagé un bénéfice net de 948 millions d'euros, en hausse de 64% par rapport à l'an passé et nettement supérieur aux attentes des analystes, qui étaient de 620 millions selon Dow Jones.

Le chiffre d'affaires trimestriel a lui reculé de 5% à 11,99 milliards d'euros, supérieur aux attentes de 11,1 milliards. Nokia indique avoir vendu 127 millions de téléphones à un prix moyen de 63 euros, contre 113 millions d'unités vendues à 71 euros en moyenne un an plus tôt.

«C'est un rapport de résultats très très solide globalement», a commenté pour l'AFP Mikael Andersson, analyste de la banque finlandaise Evli.

«Le prix moyen de vente (des téléphones) a continué à se stabiliser et a même augmenté comparé au trimestre précédent», a-t-il noté.

«La plus grosse surprise concerne les smartphones, qui ont été vus comme le point faible de Nokia, parce qu'ils ont réussi à augmenter leur part de marché», souligne pour sa part Martti Larjo, analyste de Nordea.

Sur l'ensemble de l'année 2009, le bénéfice net a néanmoins plongé de 78% à 900 millions d'euros, contre 4,0 milliards en 2008. Le chiffre d'affaires annuel recule lui de 19% à 40,98 milliards, avec 431,8 millions de téléphones vendus en 2009, en recul de 8% sur un an.

Nokia, qui propose un dividende de 0,40 euro par action au titre de 2009, indique dans son rapport financier qu'il maintient ses prévisions d'une part de marché stable et d'une hausse de 10% en volume des ventes de téléphones sur le marché mondial en 2010.

Sa coentreprise en difficultés Nokia Siemens Networks (NSN) a vu ses résultats s'améliorer avec un bénéfice opérationnel de 17 millions d'euros au quatrième trimestre, contre une perte de 225 millions un an plus tôt.

L'équipementier télécom a lancé en novembre 2009 un vaste plan social visant jusqu'à 6000 emplois, imitant sa maison mère finlandaise qui a supprimé des milliers d'emplois depuis un an. Au 31 décembre, Nokia (incluant NSN) employait 123 500 personnes, contre 125 800 un an plus tôt.

En perte de vitesse, Nokia, à l'image de ses rivaux traditionnels Sony Ericsson ou Motorola, cherche depuis plusieurs mois la parade à la percée de ses nouveaux concurrents RiM et surtout Apple, en multipliant lancements de produits et plans de réductions de coûts.