Le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la hausse mardi ses prévisions de croissance mondiale en 2010, désormais estimée à 3,9%. Si la reprise s'est amorcée avec plus de force que prévu, les plans de relance des gouvernements doivent être conservés et les taux d'intérêt maintenus à leurs faibles taux actuels, souligne néanmoins l'institution.

«La reprise économique mondiale a démarré plus vigoureusement qu'on ne l'avait prévu, mais elle se poursuit à un rythme différent selon les régions», explique le FMI dans la dernière mise à jour en date de ses Perspectives pour l'économie mondiale (PEM) d'octobre 2009. La croissance mondiale devrait donc être de 3,9% en 2010, soit une révision à la hausse de trois quarts de point par rapport aux prévisions d'octobre.

Si la reprise est plus forte que prévu aux États-Unis et dans les autres pays industrialisés, elles «devrait rester molle par rapport aux périodes comparables du passé», selon le FMI. En revanche, dans beaucoup de pays émergents et en développement, l'activité devrait être relativement vigoureuse, grâce surtout au dynamisme de la demande intérieure».

Dans le détail, le FMI prévoit un taux de croissance de 2,7% pour les États-Unis en 2010 par rapport à 2009, et de 1% dans la zone euro (contre 0,3% lors de ses prévisions d'octobre). L'économie japonaise devrait, elle, croître à un rythme de 1,7%.

La Chine devrait encore connaître une croissance à deux chiffres (10%). De manière générale, «les principales économies émergentes d'Asie ouvrent la voie de la reprise mondiale», explique l'institution basée à Washington.

À l'intérieur de l'Union européenne, le FMI table sur une croissance de 1,4% en France. Présent à la télévision lundi soir, le président Nicolas Sarkozy avait évoqué un taux de «1,4%, peut-être plus». L'Allemagne, qui a connu une récession à 4,8% en 2009, devrait rebondir à +1,5% cette année, selon le FMI.

Le FMI met toutefois en garde contre «un abandon prématuré et non concerté des politiques de soutien» mises en place par les gouvernements, qui pourrait «compromette la croissance mondiale et son rééquilibrage». «La reprise étant encore fragile, les politiques budgétaires doivent continuer de soutenir l'activité économique à court terme», estime-t-il. «Les mesures de relance budgétaire prévues pour 2010 doivent être exécutées intégralement».

Le Fonds se prononce également pour le maintien à un niveau faible des taux d'intérêts des banques centrales «car l'inflation sous-jacente devrait rester faible et le chômage élevé pendant un certain temps». Il souligne par ailleurs le risque représenté par la dégradation des situations budgétaires» des États.

Enfin, alors que la demande des entreprises et des ménages restera insuffisante pour porter l'économie, le FMI estime qu'il faut s'attendre à ce que «le crédit bancaire reste peu dynamique, compte tenu de la nécessité pour les banques de reconstituer leur capital» après la crise financière.

Voici les principales prévisions de croissance pour 2010 et 2011 dans le monde, publiées mardi par le Fonds monétaire international (FMI), suivant sa classification des pays.

Les chiffres indiqués entre parenthèses représentent les révisions exprimées en points de pourcentage par rapport aux prévisions précédentes du Fonds, datant d'octobre.