La reprise économique du Canada est bien amorcée, le secteur privé commençant à jouer un rôle de plus en plus important dans la sortie de récession, a estimé jeudi la Banque du Canada dans son plus récent rapport.

Dans son évaluation modérément positive de la reprise, la banque centrale a révisé à la hausse ses perspectives de croissance pour les États-Unis, la Chine, l'Europe et le Japon, ce qui devrait aider les secteurs de la fabrication et des exportations au cours des deux prochaines années.

En outre, l'économie canadienne devrait croître plus rapidement que prévu, entre autres parce qu'elle a amorcé sa reprise si lentement l'été dernier.

Dans l'ensemble, la banque centrale semble plus optimiste quant à la solidité de la reprise qui s'est mise en branle à travers le monde, même si elle prévient qu'il est toujours possible que la reprise stagne ou s'immobilise.

Il est également permis d'espérer que les conditions économiques s'améliorent davantage que prévu, affirme la banque.

«Il se peut donc que le raffermissement de la demande mondiale soit plus vigoureux que prévu, et se traduise par une demande extérieure plus forte de produits canadiens», a-t-elle écrit dans son rapport.

«On s'attend à ce que l'expansion économique s'enracine plus solidement au cours de la période de projection, la croissance autosuffisante de la demande privée se raffermissant», a ajouté la banque.

Cette analyse est largement similaire à ce qu'affirmait la banque centrale en octobre dernier, alors qu'elle a rendu public son précédent rapport sur sa politique monétaire. Le ton employé est cependant plus optimiste, et les signaux de danger, moins nombreux.

«La reprise économique mondiale est amorcée», a déclaré en conférence de presse le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, à la suite de la publication par l'institution de son rapport trimestriel.

«Les développements économiques et financiers ont été légèrement plus favorables que ce que nous avions prévu en octobre, et les perspectives de croissance pour l'économie mondiale en 2010 et 2011 sont un peu plus solides», a-t-il ajouté.

Bien que sévère, la récession n'a pas été aussi dommageable pour le Canada que pour d'autres pays industrialisés, en particulier parce que la demande nationale s'est mieux tirée d'affaire, a affirmé M. Carney.

«Au Canada, on s'attend en général à ce que la reprise se passe largement comme prévu dans notre rapport d'octobre, l'économie devant tourner à plein régime au troisième trimestre de 2011», a-t-il dit.

Néanmoins, la reprise devrait quand même être plus prudente que d'habitude.

Des questions demeurent quant à savoir si l'économie créera suffisamment d'emplois cette année pour permettre de diminuer le taux de chômage, actuellement de 8,5%. De nombreux économistes du secteur privé prévoient un taux de chômage similaire ou en légère hausse pour cette année, avant une solide reprise de la création d'emplois en 2011.

Le taux de chômage actuel est quand même largement inférieur à ceux de plus 10% observés lors des deux précédentes récessions, à l'aube des années 1990 et au début des années 1980.

L'économie canadienne devrait avoir progressé de 3,3% dans les trois mois de 2009, estime la Banque du Canada. En 2010, la croissance devrait être de 2,9%, et de 3,5% en 2011.

La banque croit que le Canada rattrapera cette année le retard pris, projetant une croissance économique supérieure à celles des États-Unis, du Japon et de l'Europe. Le principal moteur de la croissance mondiale demeurera cependant la Chine.