Les mises en chantier ont bondi le mois dernier aux États-Unis et une mesure des prix à la consommation est restée inchangée, ce qui confirme les prévisions assurant que la reprise économique ne générera qu'une inflation modeste.

Les constructeurs américains ont commencé le travail sur 574 000 maisons, selon un taux annuel en novembre, une hausse de 8,9% par rapport à octobre, a précisé hier le département du Commerce. De plus, un rapport du département américain du Travail indique que les prix à la consommation, en excluant l'alimentation et l'énergie, sont demeurés inchangés alors que 79 économistes sondés par Bloomberg News prévoyaient une augmentation de 0,1%.

Le mois dernier, les permis de bâtir ont atteint leur plus haut niveau en un an, ce qui signale que les constructeurs s'attendent à une hausse des ventes, tandis que les acheteurs éventuels sont attirés par des prix plus bas, des crédits d'impôt et des taux hypothécaires près de creux record.

«Le marché de l'habitation se stabilise à des niveaux très bas, ce qui, évidemment, est mieux que de le voir plonger», assure Harm Bandholz, économiste de la firme UniCredit Research, à New York. Ce dernier avait prédit correctement que l'indice des prix à la consommation ne changerait pas. «La Réserve fédérale américaine (Fed), dit-il, sera un peu plus optimiste quant à l'économie, mais l'inflation de base continuera sa tendance à la baisse. La Fed ne souhaite pas voir une augmentation des taux hypothécaires maintenant ni dans un avenir rapproché.»

Un sommet

Le nombre de mises en chantier a correspondu à la prévision médiane de 78 économistes sondés par Bloomberg et il a fait suite à une baisse de 10% en octobre. Le gouvernement américain a révisé à la baisse les résultats d'octobre, estimant le nombre de mises en chantier, en taux annualisé, à 527 000, comparativement à son estimation antérieure de 529 000.

Les permis de bâtir ont progressé à un taux de 584 000, soit un sommet depuis novembre 2008.

Toll Brothers, plus important constructeur américain de résidences de luxe, a fait état d'un bond de 42% des commandes au quatrième trimestre, et l'entreprise prévoit une reprise graduelle sur le marché, soulignait récemment son PDG, Robert Toll.

«Il y a un bon réservoir de demande comprimée, a-t-il dit. Nous ignorons à quel rythme s'effectue notre retour, mais nous savons que nous sommes de retour.»

La météo favorable a peut-être joué un rôle dans l'essor de la construction le mois dernier, soutient Patrick Newport, économiste de la firme IHS Global Insight, à Lexington, au Massachusetts. Selon le National Climatic Data Center, novembre 2009 s'est classé au troisième rang en 115 ans parmi les mois de novembre les plus doux, ce qui a permis aux constructeurs de continuer à travailler. Par contraste, octobre a été le plus pluvieux en un siècle.

La décision du président Obama, le mois dernier, de prolonger jusqu'au 30 avril prochain le crédit d'impôt offert aux premiers acheteurs de maison, crédit pouvant atteindre 8000$US, fournit aussi aux constructeurs une raison de plus d'accélérer la cadence au cours des quelques mois à venir.