Barack Obama réunit jeudi à la Maison-Blanche un «forum» sur les créations d'emplois aux États-Unis, à un moment où les licenciements dans le secteur privé continuent de ralentir, mais moins qu'espéré.

Alors que le Congrès et le gouvernement réfléchissent à la façon d'aider les PME pour leur permettre d'embaucher, le président américain accueillira des entrepreneurs aussi éminents que les patrons de Google et de Disney Eric Schmidt et Bob Iger, des économistes comme les prix Nobel Joseph Stiglitz et Paul Krugman, ainsi que des représentants des salariés.

Entrepreneurs et fonctionnaires doivent discuter des moyens de créer des emplois au moment où la croissance repart mais n'a pas encore créé d'emplois.

M. Obama veut «écouter le secteur privé, connaître ses idées et savoir comment il voit l'économie», a déclaré lundi son porte-parole Robert Gibbs.

De son côté, le numéro deux de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, Eric Cantor, a présenté mercredi les idées de l'opposition pour enrayer le chômage aux États-Unis.

Selon lui, «les créateurs d'emploi sont sur la touche, car Washington continue non seulement de dépenser l'argent qu'il ne possède pas mais persiste aussi à promulguer des régulations et des règles qui dissuadent l'investissement créateur d'emploi». M. Cantor se prononce notamment contre toute augmentation d'impôt.

Selon l'enquête mensuelle du cabinet de ressources humaines ADP publiée mercredi, les suppressions d'emplois ont reculé en novembre pour le huitième mois consécutif, de 13% par rapport à octobre.

Le nombre des licenciements secs (169 000) est cependant plus élevé que ne l'espéraient les analystes, qui tablaient sur 150 000 suppressions de postes.

Selon ADP, le secteur des services, qui assure plus de 85% de l'emploi non agricole aux États-Unis, a perdu légèrement plus de postes en novembre que le mois précédent (81 000 contre 79 000), comme en octobre.

L'étude montre que l'économie des États-Unis est loin d'avoir retrouvé son dynamisme: près des trois quarts des licenciements nets de novembre ont été le fait des petites et moyennes entreprises (moins de 500 employés), forces motrices de la création d'emplois.

Le rythme des suppressions de postes a ralenti légèrement dans les sociétés de moins de 50 employés. C'est plutôt encourageant, car celles-ci sont les plus dynamiques (elles ont créé à elles seules entre un tiers et 40% des emplois nouveaux lors des deux précédentes périodes d'expansion économique).

Les PME sont prises à la gorge par la crise du crédit qui entrave leur développement et, de ce fait, elles «seront très lentes à reprendre les embauches», estime Ian Shepherdson, du cabinet d'économistes HFE.

L'enquête ADP donne un premier aperçu de l'évolution mensuelle de l'emploi aux États-Unis avant les chiffres officiels publiés le premier vendredi du mois par le département du Travail.

Les analystes prévoient que le rapport du ministère fera apparaître 120.000 licenciements secs en novembre (après 190 000 en octobre), pour un taux de chômage stable à 10,2%, son plus haut niveau depuis juin 1983.

Dans ses dernières prévisions publiées le 24 novembre, la banque centrale (Fed) a laissé entendre que le chômage pourrait commencer à baisser dès janvier.

Mais pour ADP, l'emploi devrait «continuer de baisser pendant quelques mois encore au moins».

La banque centrale prévoit que la décrue du nombre de chômeurs sera particulièrement lente et que le chômage pourrait être encore supérieur à 8% en 2012.