On a de quoi se taper des high five de satisfaction chez le producteur de jeux Ubisoft!

Le dernier-né de son gros studio montréalais, le logiciel Assassin's Creed 2 (AC2), connaît un départ canon sur le marché, juste à temps pour la saison cruciale de Noël.

Après seulement deux semaines, près de deux millions d'exemplaires de ce jeu d'aventure et d'intrigue médiévales ont été vendus, indique-t-on chez Ubisoft.

Ça représente déjà plus de 110 millions US de revenus au détail, ce qui fait d'AC2 la production audiovisuelle la plus lucrative jamais réalisée au Québec.

Avec une telle performance de marché, le dernier-né d'Ubisoft-Montréal s'est déjà hissé au deuxième rang du palmarès mondial des ventes de logiciels de jeux, selon diverses publications spécialisées.

Le premier rang de ce palmarès est occupé par l'un des principaux concurrents d'Ubisoft, le producteur américain Activision, avec le deuxième volet de son jeu guerrier Call of Duty: Modern Warfare.

N'empêche, pour Ubisoft, la forte popularité de la plus grosse production réalisée jusqu'à maintenant à son studio de Montréal augure d'une fin d'année 2009 fort lucrative.

De quoi tempérer les appréhensions de ses dirigeants et actionnaires en France face à l'impact de la récession sur le marché des jeux vidéo.

«Le succès initial d'AC2 nous met en bonne position pour la plus importante saison de l'année, qui commence avec ce long week-end de l'Action de grâce aux États-Unis», a indiqué Cédric Orvoine, porte-parole d'Ubisoft à Montréal.

D'ailleurs, à près de deux millions d'exemplaires en deux semaines, la performance commerciale d'AC2 s'avère en avance d'au moins 40% par rapport à celle du premier volet de la série, lancé il y a deux ans.

L'objectif initial d'Ubisoft avec AC2 est d'égaler au moins les ventes de 8,5 millions d'exemplaires réalisés avec le premier volet de ce jeu, durant les 15 mois suivant son lancement.

«Nous sommes de plus en plus confiants de surpasser cet objectif, considérant la vigueur initiale des ventes d'AC2», selon M. Orvoine.

En termes financiers, le succès initial d'AC2 s'annonce très prometteur pour les prochains résultats financiers d'Ubisoft.

Chose certaine, les coûts de production d'AC2 à Montréal, «plus de 20 millions, sans compter la promotion», selon M. Orvoine, semblent déjà assurés d'une bonne rentabilisation.

D'autant que les studios de jeux vidéo au Québec bénéficient encore d'une subvention fiscale équivalente au tiers de leurs dépenses salariales.

À son sommet, la production du logiciel d'AC2 et des courts métrages en ligne qui lui sont associés - une première dans l'industrie - a mobilisé jusqu'à 250 personnes à temps plein chez Ubisoft-Montréal.

Par ailleurs, comme entreprise cotée en Bourse en Europe, Ubisoft a besoin de succès commerciaux en cette fin d'année 2009 afin de redorer son blason auprès des investisseurs.

Depuis des mois, ils boudent les actions d'Ubisoft après des mauvais résultats en début d'exercice: chute des revenus de 52%, perte d'exploitation deux fois plus élevée que le profit de l'an dernier.

Les prochains commentaires financiers de la haute direction d'Ubisoft, à Paris, sont attendus lundi prochain.

Mais déjà, le succès initial d'AC2 suscite l'optimisme parmi les analystes.

«Ubisoft est un éditeur bien positionné avec des marques fortes dans le divertissement interactif. À mon avis, sa valeur boursière ne reflète que les difficultés courantes du marché et fait trop abstraction du robuste portefeuille de titres d'Ubisoft», selon Edward Williams, analyste des entreprises de loisirs chez Marchés des capitaux BMO, à New York.