Les studios montréalais de l'important éditeur de jeux vidéo Electronic Arts (ERTS) pourraient échapper à la suppression de 1500 postes annoncée lundi par l'entreprise, espère-t-on dans lemilieu.

Même le vice-président d'EA à Montréal, Alain Tascan, se déclare confiant dans les activités qu'il dirige au sein de toute l'entreprise. Elles éviteront le pire de la récession dans le marché des jeux vidéo, selon lui.

«Tout ce que je peux vous dire pour le moment, c'est que nous sommes encore en recrutement à Montréal, avec une vingtaine de postes ouverts ces jours-ci», a-t-il indiqué à La Presse Affaires.

«Montréal est considéré comme un site d'activités stratégique chez EA. Nous y avons beaucoup de succès jusqu'à maintenant. Et nous souhaitons continuer d'investir à Montréal parce qu'on y trouve une qualité de main-d'oeuvre et une structure de coûts hors du commun dans notre industrie.»

Ce message du vice-président et directeur général d'EA à Montréal pourrait réconforter ses 700 employés. Ainsi que ses nombreux sous-traitants en contenu artistique et en technologies de production des jeux.

En fait, ils en ont tous bien besoin après les plus récents résultats trimestriels annoncés aussi lundi par EA.

Pour son deuxième trimestre terminé le 30 septembre, les revenus d'EA étaient en baisse de 11% par rapport à la même période l'an dernier.

Mais pire encore, la perte nette au deuxième trimestre - une période habituellement faible pour le marché des jeux - a effectué un bond inattendu de 26%, pour atteindre 391 millions US.

Cette perte significative a motivé la haute direction d'EA à déclencher diverses mesures de restructuration, dont une deuxième ronde de suppression d'emplois en guère plus d'un an.

En septembre 2008, l'entreprise d'origine américaine avait lancé une réduction de 10% de son effectif.

La deuxième ronde enclenchée lundi sera plus importante, touchant cette fois jusqu'à 17% de l'effectif total de l'entreprise.

Au Canada, EA a fait part d'une «réduction significative» de l'effectif à l'un de ses bureaux, sans préciser lequel.

Mais dans l'industrie, on s'attend à ce que ses importants studios en banlieue de Vancouver, qui regroupent plus de la moitié des 2700 des employés d'EA au Canada, subissent la majeure partie des compressions de ce côté-ci de la frontière.

Selon ce scénario, les studios de Montréal d'EA - son deuxième pôle d'activités au Canada - seraient épargnés grâce aux mandats de premier plan qui leur ont été confiés.

De plus, les activités montréalaises d'EA comprennent des filiales dans des créneaux du marché en croissance. Il s'agit de la filiale EA Mobile pour les jeux de téléphones portables intelligents, et de la filiale Pogo pour les jeux à multiparticipants en ligne.

Selon Alain Lachapelle, directeur du Sommet international du jeu de Montréal, ce contexte augure favorablement pour les activités d'EA à Montréal malgré les compressions annoncées.

«Je m'attends même à ce que Montréal profite de cette consolidation chez EA dès les prochaines semaines. Ses studios montréalais pourraient obtenir le transfert de mandats de développement de jeux qui proviendront de petits studios fermés par EA», a-t-il indiqué.

Voeux pieux ou pronostic réaliste?

La réponse pourrait survenir rapidement avec la saison des ventes de Noël, plus attendue que jamais auparavant dans le marché des jeux vidéo.

Aussi, l'industrie québécoise des jeux vidéo, qui représente quelque 6700 emplois directs centrés dans une dizaine d'éditeurs de pointe, tiendra son grand rendez-vous annuel dans quelques jours à Montréal.