Le groupe informatique CGI (T.GIB.A) a enregistré une hausse de 12% de ses profits nets à son quatrième trimestre, malgré une chute de ses revenus au Canada.

Devant cette baisse du chiffre d'affaires, l'entreprise montréalaise a dû effectuer des centaines de mises à pied au pays, plus tôt cette année.

Au cours de la période qui a pris fin le 30 septembre, le bénéfice net de CGI a atteint 82,6 millions (27 cents par action), comparativement à celui de 73,6 millions (23 cents par action) inscrit pendant le même trimestre de l'an dernier.

Les résultats ont dépassé les attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 24 cents, selon Thomson Reuters.

Les revenus ont atteint 926,1 millions, en légère baisse de 0,3%. Au Canada, le chiffre d'affaires s'est toutefois replié de 5,8% pour atteindre 527,4 millions, alors qu'aux États-Unis, il a crû de 12,8% à 334,9 millions. En Europe et en Australie, les produits ont reculé de 12% pour se chiffrer à 63,8 millions.

Au Canada, les revenus ont écopé de la décision de CGI de ne pas renouveler, au deuxième trimestre, un contrat à faible marge bénéficiaire d'une valeur d'une centaine de millions de dollars. De plus, en raison de la récession, plusieurs clients ont reporté des projets ou échelonné leurs dépenses sur une plus grande période.

Pour l'ensemble de l'exercice, les revenus de CGI au Canada ont baissé de 7% et se sont élevés à 2,17 milliards, alors qu'ils ont augmenté de 8,5% aux États-Unis et de 0,4% en Europe (avant les variations des taux de change).

CGI a mis à pied environ 500 employés au Canada, pour la plupart au Québec et en Ontario, a indiqué un porte-parole de l'entreprise, Lorne Gorber, au cours d'un entretien téléphonique.

En revanche, CGI a embauché entre 400 et 500 personnes en Inde au cours de la dernière année. Certains clients nord-américains ont demandé qu'une partie des tâches confiées à CGI soient effectuées dans ce pays d'Asie afin d'en réduire les coûts, ce qui a eu pour effet de réduire quelque peu les revenus de la firme, mais d'accroître sa rentabilité.

Autre signe que le ralentissement économique n'est pas encore terminé: la valeur des nouveaux contrats de CGI s'est établie à 549 millions au quatrième trimestre, en baisse de 44% par rapport aux 982 millions de l'an dernier.

Par conséquent, la taille du carnet de commandes a diminué, s'établissant à 10,89 milliards à la fin septembre, contre 11,77 milliards à la fin juin et 11,65 milliards il y a un an.

«La valeur des nouveaux contrats signés pendant le trimestre tient compte du fait que la signature prévue de certains nouveaux contrats a été reportée à l'exercice 2010» qui a commenté le 1er octobre, a expliqué le président et chef de la direction de CGI, Michael Roach.

«Nous demeurons déterminés à maintenir un ratio nouvelles affaires/facturation de plus de 100 pour cent sur une période mobile de 12 mois», a-t-il ajouté.

L'analyste Tom Liston, de Partenaires Versant, a bien accueilli les résultats du quatrième trimestre.

«Les revenus, et jusqu'à un certain point les nouveaux contrats, sont décevants, mais cela a été compensé par de fortes marges et des flux de trésorerie records», a-t-il écrit dans une note.

Pour l'exercice dans son ensemble, CGI a enregistré un bénéfice net de 316,5 millions (1,02 $ par action), en hausse de 8% par rapport aux 293,1 millions (90 cents par action) dégagés pendant l'année précédente.

Les revenus annuels se sont élevés à 3,83 milliards, en hausse de 3,2%.

Au cours de l'exercice, CGI a complètement effacé sa dette nette, grâce à des remboursements qui ont totalisé 130,6 millions.

La société continue d'examiner les occasions d'acquisition, mais ne promet rien à court terme. Selon Michael Roach, la vague de consolidation qui a récemment repris est de bon augure, puisque qu'elle positionne CGI comme un joueur important spécialisé dans les services informatiques. Plusieurs concurrents, par exemple IBM, ratissent plus large, faisant aussi dans le logiciel et dans le matériel.

L'action de CGI a profité des acquisitions annoncées par des concurrents: elle s'est appréciée de 45% depuis juillet. En septembre, Dell a notamment révélé son intention d'acheter Perot Systems pour 3,9 milliards US.

Lundi, le titre a perdu 1,5% à la Bourse de Toronto pour clôturer à 12,94 $.