Le président américain Barack Obama a vu vendredi un «dur rappel à la réalité» dans les nouveaux chiffres du chômage, qui vient de franchir la barre symbolique des 10%, tout en défendant sa politique économique contre les attaques revigorées de ses adversaires.

L'augmentation persistante du chômage malgré les signes de reprise de l'activité s'impose de plus en plus au coeur de la querelle politique, dans la perspective des élections à mi-mandat de 2010.

Dans ce contexte, M. Obama a promulgué vendredi un allongement de la durée des allocations chômage, proches de l'expiration.

Bien que les États-Unis aient perdu moins d'emplois en octobre qu'en septembre, «notre taux de chômage est passé au-dessus de 10%, un chiffre qui constitue un dur rappel à la réalité et qui souligne les difficultés économiques qui nous attendent», a dit M. Obama dans des déclarations à la Maison-Blanche.

Il a cependant fait valoir que son administration avait ramené la croissance dans une économie en «chute libre» à son arrivée.

«Mais l'histoire nous enseigne que la croissance de l'emploi reste toujours à la traîne de la croissance économique», a-t-il dit.

«Je vous promets que je n'aurai de cesse que les Américains qui veulent travailler trouvent du travail», a-t-il dit.

Alors que le débat continue sur la nécessité d'un nouveau plan de relance, M. Obama a dit examiner l'idée d'investissements supplémentaires dans la rénovation des routes, de mesures d'encouragement aux économies d'énergie, de déductions fiscales pour les entreprises et de mesures pour favoriser les exportations.

Son porte-parole Robert Gibbs a cependant affirmé la nécessité, avant de parler de second plan de relance, de veiller à ce que l'argent du premier soit employé vite et bien.

Le taux de chômage aux États-Unis a atteint en octobre 10,2%, niveau jamais vu depuis 1983, selon le département du Travail.

La conseillère économique en chef de M. Obama, Christina Romer, a relevé que les chiffres publiés vendredi confirmaient la tendance au ralentissement du rythme des destructions d'emplois et que les chiffres des licenciements en août et en septembre avaient été révisés à la baisse de manière «substantielle».

Cela n'en reste pas moins une mauvaise nouvelle pour l'administration Obama, même si elle préparait depuis un certain temps les esprits à un chômage à plus de 10%.

Et le porte-parole de M. Obama a reconnu que ce taux devrait continuer à empirer.

Les adversaires républicains de M. Obama se sont immédiatement emparés de ces chiffres pour dénoncer l'échec de ses politiques. Ils ont aussi accusé l'administration Obama de se disperser en poussant à la réforme du système de santé, grand projet de M. Obama auquel ils sont farouchement hostiles.

«Les Américains, en particulier ceux qui ont des amis, des voisins et de la famille au chômage, supplient les responsables à Washington de se concentrer sur les emplois et l'économie», a dit le numéro deux républicain à la Chambre des représentants, Eric Cantor.