Un avocat du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) a affirmé en cour à Toronto, mardi, que l'organisation n'avait pas assez d'argent pour se permettre une représentation juridique «efficace» durant le processus de restructuration de Canwest Global Communications.

Doug Wray, de CaleWray, la société d'avocats embauchée par le syndicat, l'un des plus importants au pays, a demandé à la juge Sarah Pepall d'accorder une aide financière à l'organisation afin qu'elle puisse rémunérer ses avocats.

M. Wray a affirmé en cour que le SCEP avait perdu 12 000 membres au cours de la dernière année, alors que des entreprises dont il représentait les travailleurs ont fermé leurs portes ou réduit leur main-d'oeuvre pour faire face à la crise économique.

Selon l'avocat, le syndicat fait également face à d'autres frais d'importance, en particulier des factures découlant d'autres actions en justice.

Le SCEP figure au nombre des quelques groupes dont les frais juridiques ne sont pas couverts dans le cadre du processus de restructuration de Canwest.

M. Wray a affirmé au tribunal que le syndicat serait en mesure de se payer les services d'avocats même sans aide financière. Il a cependant dit croire que dans un tel cas, l'organisation ne serait pas aussi bien représentée.

L'avocat a tenu ces propos à l'occasion de la deuxième journée des audiences sur la restructuration de Canwest, devant durer au moins jusqu'à la fin du mois de janvier.

De son côté, l'avocat de Canwest, Lyndon Barnes, s'est dit en désaccord avec la position défendue par le SCEP. Il a estimé que le syndicat avait la responsabilité d'avancer suffisamment de fonds pour assurer la défense de ses intérêts.

Plus tôt ce mois-ci, Canwest a demandé la protection de la cour contre ses créanciers en ce qui a trait à certains de ses actifs, incluant ceux dans le secteur de la télévision conventionnelle ainsi que la National Post Company, après avoir été incapable de respecter des engagements relatifs au remboursement de sa dette.

Canwest est aux prises avec une dette de quatre milliard $ découlant pour l'essentiel de son acquisition des journaux de Southam, autrefois sous le contrôle de l'ex-magnat de la presse Conrad Black, et aussi de l'achat des chaînes spécialisées d'Alliance Atlantis, en 2007.