La firme Rogers Communications (T.RCI.B) (TSX:RCI.B) s'associe à Michael Eisner, l'ancien président du conseil d'administration du géant Disney, et à son studio de vidéo en ligne. 

M. Eisner et l'entreprise canadienne ont annoncé lundi avoir conclu un partenariat d'investissement et de distribution.

En vertu de cette entente, Rogers obtient l'exclusivité des droits canadiens sur les futurs projets de cette compagnie, baptisée Vuguru. Des informations avaient précédemment laissé entendre que Rogers y était allé d'un investissement de plusieurs millions de dollars, mais les termes financiers de l'entente n'ont pas été dévoilés.

Vuguru se spécialise dans la production de contenus de courte durée, qui sont destinés à être vus tout d'abord sur des téléphones cellulaires ou en ligne. La nouvelle entente devrait lui permettre d'augmenter sa production à environ 30 séries par année, selon un communiqué.

Vuguru fait partie de Tornante, la firme médiatique privée de M. Eisner avec laquelle Rogers a déjà collaboré. Le studio travaille actuellement à «The Booth at the End», un film à suspense psychologique, et à «Pretty Tough», l'adaptation d'un populaire roman pour jeunes adultes écrit par Liz Tigelaar.

Les séries produites par Viguru ont aussi été diffusées par des sites aussi importants que Hulu.com, qui reprend des émissions télévisées comme «30 Rock» et «Desperate Housewives» (Beautés desespérées), en y ajoutant de la publicité.

Contrairement à ce qui est diffusé par la télévision conventionnelle, Viguru se spécialise dans les «mini-sodes», des épisodes de très courte durée pouvant durer de 90 secondes à 15 minutes.

Rogers explique qu'il pourra diffuser ce contenu par le biais de ses services Web à large bande passante, sur les téléphones cellulaires ou encore sur un canal de vidéo sur demande.

La participation de Michael Eisner rend l'entente d'autant plus remarquable. Pendant son passage à Disney entre 1984 et 2005, il a été à l'origine de succès comme «La petite sirène» et «La belle et la bête», mais aussi de projets moins reluisants comme Euro Disney et l'acquisition des studios MGM.

«Il est certainement très connu et il est certainement talentueux et intelligent, mais il n'y a aucune garantie dans le monde des médias, a dit l'analyste Duncan Stewart, de la firme DSam Consulting. Personne ne peut frapper un coup sûr chaque fois.»

Il rappelle ensuite que Vuguru n'est pas le premier à s'attaquer aux «mini-sodes», et que ses prédécesseurs n'ont connu qu'un succès mitigé.

Rogers a le plus grand nombre de clients sans fil au Canada et compte parmi les plus importants câblodistributeurs et fournisseurs d'accès Internet du pays. Son empire médiatique regroupe aussi des magazines, des stations de radio, des stations de télévision conventionnelles et des chaîne spécialisées.

A la Bourse de Toronto lundi, le titre de Rogers s'est apprécié de 10 cents pour clôturer à 28,99$.