La dette publique allemande, qui pèse déjà quelque 20 000 euros (32 000$ CAN) par citoyen et ne cesse de croître, est un placement convoité sur les marchés financiers.

Une montagne de 1600 milliards d'euros (2500 milliards CAN), qui s'élève de près de 4500 euros (7100$ CAN) par seconde et représente trois quarts de la richesse du pays telle que mesurée par le produit intérieur brut: voilà l'endettement de la première économie européenne, de la commune jusqu'à l'État fédéral en passant par les caisses d'assurance sociale, selon le calcul de l'association de contribuables BdST.

L'heure n'est pas au remboursement: le nouveau ministre des Finances Wolfgang Schäuble a fait savoir que le pays continuerait à faire des déficits budgétaires, qui iront s'ajouter à la dette, pendant au moins quatre ans.

L'accumulation des intérêts alourdit aussi mécaniquement la facture.

L'instrument privilégié de l'État fédéral pour s'endetter est d'emprunter sur les marchés financiers où il émet des titres portant des noms tels que «Schatz» ou «Bund», allant de six mois à 30 ans.

Quand l'un de ces emprunts arrive à échéance, l'Allemagne en émet un nouveau pour le «refinancer», c'est-à-dire le remplacer.

Loin d'effrayer les investisseurs - banques et autres fonds d'investissement principalement - les émissions de dette rencontrent jusqu'ici un franc succès.

Le pays est doté par l'agence de notation financière Standard and Poor's de la meilleure note, «AAA». Ce label détenu par moins de 20 pays dans le monde, signifie que personne ou presque ne doute de la solvabilité de l'Allemagne, même en temps de crise.

Indice de cette confiance: le taux d'intérêt des «Bund» (emprunt d'État) arrivant à échéance dans 10 ans évolue actuellement autour de 3,35%, un niveau historiquement bas.

En clair: la demande de titres allemands est forte, ce qui fait baisser leur «prix», en l'occurence leur rémunération, car les investisseurs sacrifient la rentabilité à la sécurité.