L'opérateur téléphonique américain Verizon (VZ) a publié lundi un bénéfice net en baisse de 9,8% à 2,887 milliards de dollars au troisième trimestre, malgré une progression de son chiffre d'affaires.

Hors exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 60 cents, contre 66 cents il y a un an. C'est un peu mieux que les attentes du marché (59 cents).

Hors la part (45%) que le Britannique Vodafone possède dans la prospère filiale de téléphonie portable Verizon Wireless, le bénéfice net (part du groupe) a fortement reculé de 29,5% à 1,176 milliard de dollars.

Le groupe voit sa rentabilité s'effriter, plombée par la hausse des dépenses liées aux mesures de restructuration, à l'acquisition en janvier de son concurrent Alltel et à la cession en mai d'une partie de sa téléphonie fixe à Frontier Communications.

Verizon, issu de la fusion en 2000 de deux des plus grands opérateurs télécoms du pays, Bell Atlantic et GTE, avait annoncé en juillet la suppression de 8000 emplois dans la téléphonie fixe.

Le chiffre d'affaires du groupe a bondi de 10,2% à 27,265 milliards de dollars, supérieur aux attentes des analystes (27,17 milliards).

Les ventes ont été dopées par l'intégration d'Alltel dans les comptes depuis janvier. La hausse des revenus est en effet limité à 0,6% sur un an à données comparables.

Verizon s'appuie une nouvelle fois sur la bonne tenue de la téléphonie mobile dont les revenus ont pris sur un an 24,4% à 15,797 milliards de dollars. Verizon Wireless totalise désormais 89 millions d'abonnés (+25,7% sur un an), ce qui lui permet de rester le numéro un américain devant son homologue AT&T (81,6 millions d'abonnés).

Cette branche est en outre toujours très rentable, le bénéfice opérationnel ayant pris 29,1% à 4,474 milliards de dollars.

Seule ombre au tableau, Verizon n'a conquis que 1,319 million de nouveaux souscripteurs au troisième trimestre, ce qui le place loin derrière son concurrent AT&T (+2 millions) qui bénéfice d'un contrat d'exclusivité avec l'iPhone d'Apple.

Le PDG du groupe Ivan Seidenberg a d'ailleurs fait part de son intérêt pour un éventuel partenariat avec l'iPhone, lors d'une conférence téléphonique, mais en soulignant que toute décision à ce sujet appartient à Apple.

Dans la téléphonie fixe, le déclin se poursuit, avec des ventes en repli de 4,8% à 11,569 milliards de dollars, signe que les consommateurs abandonnent progressivement leur ligne traditionnelle pour un téléphone mobile.

Le bénéfice opérationnel s'est effondré de 57,6% à 444 millions de dollars, malgré l'accent mis par le groupe sur la fibre optique qui attire un nombre d'abonnés croissant.

Lors de la conférence téléphonique, le directeur financier du groupe, John F. Killian, s'est dit «satisfait» des résultats dans la téléphonie mobile, secteur pour lequel il voit «des occasions de croissance immenses».

Sur la téléphonie fixe, il a misé en revanche sur la «transformation» de l'activité afin «d'améliorer les marges», notamment grâce à la fibre optique, dont il espère qu'elle séduira un million de nouvelles personnes par an.

M. Seidenberg a indiqué dans le communiqué que Verizon était bien «positionné pour améliorer rapidement et nettement» sa croissance, étant donné l'amélioration du contexte économique et l'accélération des réductions de coûts.

Le groupe se refuse en revanche à toute prévision pour 2010.

Dans les premiers échanges à Wall Street, l'action Verizon perdait 0,17% à 28,80$ dans un marché en hausse de 0,79% vers 10h50.