«Bonjour mesdames et messieurs!»

En commençant son discours avec quelques mots en français, le nouvel ambassadeur des États-Unis au Canada, David Jacobson, a réussi sa rentrée diplomatique en sol québécois. L'avocat de Chicago, qui a été vice-président des finances de la campagne présidentielle de Barack Obama, a livré son premier discours au Québec hier matin lors d'une conférence du Conseil des affaires canado-américaines, au centre-ville de Montréal. «Mon fils étudie à l'Université McGill, alors je vais accepter toutes les invitations à Montréal au cours de mon mandat», dit-il.

Sur un ton rassurant, l'ambassadeur s'est engagé à ne pas rouvrir l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). «Nous n'avons aucun intérêt à renégocier l'ALENA, dit-il. Peut-être pourrions-nous tout au plus faire quelques ajustements au chapitre de l'environnement et du droit du travail. Mais fondamentalement, l'ALENA fonctionne.»

David Jacobson a aussi réitéré le souhait de l'administration Obama de trouver une solution au différend entre les deux pays sur la clause Buy American. Cette clause exclut les entreprises canadiennes du processus d'attribution des contrats des États américains et des villes américaines en vertu du plan de relance économique. «Nous comprenons bien les inquiétudes du Canada, dit David Jacobson. Chaque élu que j'ai rencontré depuis ma nomination m'en a parlé, chaque journaliste à qui j'ai donné une entrevue aussi. Le président Obama croit beaucoup au libre-échange, et il y a des discussions parmi des membres supérieurs des deux administrations afin de résoudre cette question.»

Au cours d'un discours d'une quinzaine de minutes prononcé sur un ton conciliant, l'ambassadeur des États-Unis a souligné les liens très forts unissant le Canada et son pays. «Ce qui peut sembler extraordinaire pour d'autres pays semble ordinaire pour nos deux pays, dit-il. Nous ne sommes pas seulement des voisins ou des amis proches, nous faisons partie de la même famille. Nous avons toujours été là l'un pour l'autre.»

David Jacobson a rappelé les liens économiques entre les deux pays, vantant notamment la capacité énergétique du Canada. «Le Canada est notre plus grand fournisseur d'énergie, en plus d'être le plus sécuritaire et le plus fiable, dit-il. Les sables bitumineux sont la plus grande réserve de pétrole au monde qui n'appartient pas à un État.»

L'ambassadeur de 57 ans a toutefois averti son auditoire canadien: les États-Unis n'hésiteront pas de temps à autre à faire connaître leurs divergences sur certains dossiers commerciaux, notamment le respect des droits d'auteur. En avril dernier, Washington a placé son voisin du Nord sur une liste de pays qui ne réprimaient pas suffisamment le piratage. Le Canada est le seul pays occidental sur cette liste.

David Jacobson, qui prononçait hier son deuxième discours au pays depuis sa nomination, a déjà rencontré le premier ministre du Québec, Jean Charest, deux fois en privé. Il compte visiter les 10 provinces du pays d'ici la fin de novembre.