La hausse des prix à la consommation aux États-Unis a ralenti comme prévu en septembre, à 0,2% par rapport à août, après une hausse de 0,4% le mois précédent, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés jeudi par le département du Travail américain.

Presque toutes les composantes de l'indice des prix à la consommation ont augmenté par rapport à août, à l'exception notable de l'alimentation, qui a reculé de 0,1%, relève le ministère.

Les prix de l'énergie ont augmenté de 0,6% après avoir bondi de 4,6% le mois précédent. Ils étaient en baisse de 21,6% sur un an fin septembre.

Hors alimentation et énergie, l'inflation dite de base s'est légèrement accélérée, à 0,2%, contre 0,1% le mois précédent.

En glissement annuel, la baisse des prix à la consommation observée depuis le mois de mars a ralenti pour le deuxième mois de suite en septembre, à 1,3% contre 1,5% le mois précédent.

On est donc encore bien loin de l'objectif de la banque centrale (Fed), qui juge souhaitable une hausse des prix comprise entre 1,7 et 2,0% en glissement annuel.

Pour autant, la désinflation observée depuis un peu plus d'un an ne l'inquiète pas franchement, dans la mesure où la hausse des prix avait atteint un sommet à l'été 2008 sous les effets du choc pétrolier du début de l'année, avant que l'intensification de la crise ne vienne provoquer un mouvement inverse.

Officiellement, la Fed prévoit que l'inflation reste «modeste pendant quelque temps», «compte tenu de la sous-utilisation considérable des capacités de production» à l'issue de plus d'un an et demi de récession.

Les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed publiées jeudi montrent que «d'une manière générale, de nombreux» dirigeants de la banque centrale considèrent «que les risques concernant leurs prévisions d'inflation pour les quelques trimestres à venir «sont» globalement équilibrés» entre hausse et baisse.

«Un petit nombre» continuait fin septembre de voir un risque assez fort de désinflation, mais moins fort qu'auparavant, «un petit nombre» craignant que leur prévision n'ait à être relevée à long terme, selon ce texte.

Dans un autre rapport publié jeudi, le ministère du Travail indique que le salaire hebdomadaire moyen réel aux États-Unis a baissé de 0,4% en septembre par rapport à août, sous l'efffet d'une baisse des heures travaillées de 0,3% et d'une baisse du salaire horaire réel de 0,1%.

Ce nouveau chiffre est un signe des difficultés auxquelles font face les Américains qui ont encore un travail et semble confirmer les prévisions de certains économistes selon lesquelles la consommation des ménages, moteur traditionnel de l'économie des États-Unis, ne pourra pas tirer la reprise économique avant un certain temps.