Traiter son chef de «fils de p...» n'est pas un motif de licenciement, car cette expression est devenue d'un «usage courant», a décidé un tribunal catalan dont les attendus sont publiés mercredi par le quotidien El Mundo.

La chambre sociale du Tribunal supérieur de justice de Catalogne a ordonné la réintégration d'un employé limogé pour avoir ainsi insulté le gérant de son entreprise, ou à défaut le paiement d'une indemnité de quelque 6500 euros (10 0004 CAN), précise le quotidien de centre-droite.

Tout en qualifiant l'attitude de l'employé de répréhensible, les juges ont estimé qu'il fallait tenir compte du «contexte» de tension dans l'entreprise, mais aussi de l'actuelle «dégradation sociale du langage», qui a rendu ce type d'insulte «d'un usage courant au cours de discussions».

El Mundo ne précise pas les noms de la société et de l'employé impliqués dans ce jugement intervenu en février et qui avait renversé une précédente décision de justice confirmant le licenciement.

De multiples commentaires de particuliers publiés mercredi sur le site d'El Mundo critiquaient cette décision, notant que si le gérant avait injurié de la même façon les juges après la sentence, il aurait été poursuivi et condamné.