Les talons hauts sont parfaits sur les podiums des défilés de mode, mais on ne devrait jamais en imposer le port aux employées dans le cadre professionnel, ont estimé mardi à Liverpool en Angleterre les syndicats britanniques réunis en congrès annuel.

Ils ont adopté mardi matin la «motion 81» du congrès, simplement intitulée «Talons hauts», et présentée par le syndicat des pédicures et podologues.

«Le Congrès pense que les talons hauts peuvent paraître séduisants sur les podiums de Hollywood, mais qu'ils sont totalement inappropriés dans l'environnement professionnel au quotidien», assure le texte.

Lorraine Jones, qui présentait la motion, a noté que les principales victimes des talons hauts obligatoires sont les vendeuses en magasin, les hôtesses de l'air ou tout autre profession où l'élégance est exigée. Elle a énuméré les maux causés par cette pratique, «ampoules, cors, cals, douleurs des pieds, des genoux et du dos et articulations abîmées».

«Il faut en faire plus pour attirer l'attention sur ce problème, afin que les travailleuses et leur pieds soient protégés», a-t-elle lancé.

Mme Jones a ajouté que deux millions de journées de travail sont perdues au Royaume-Uni chaque année en raison de problèmes liés aux membres inférieurs.

La motion demande aux employeurs dont le code vestimentaire «promeut le port des talons hauts d'étudier le risque encouru par leurs employées et de l'évaluer convenablement, et dans certains cas d'accepter plutôt qu'elles portent des chaussures pratiques et confortables».

La plupart des orateurs ont approuvé la motion, à l'exception du syndicat University and College, dont la représentante a souligné le risque que «les syndicats soient décrits dans les médias comme la police anti-mode», dans un pays où le talon ultra-haut est de rigueur, particulièrement les vendredis et samedis soirs.

Elle a suggéré qu'on ferait mieux de s'occuper du droit des femmes en général.