Dominique Strauss-Khan, directeur général du FMI, estime que la crise n'est pas encore «derrière nous» et juge qu'il faudra trouver de «nouvelles sources» pour la croissance mondiale qui ne pourra plus être tirée par le consommateur américain.

«DSK» exhorte également de nouveau les Etats à réformer la régulation financière lors du G20 de Pittsburgh (États-Unis) les 24 et 25 septembre et considère qu'«on ne va pas assez vite» sur la question des bonus, dans un entretien au journal Le Monde daté de samedi.

«L'économie est en train de repartir. Fort bien! Mais il faut rester prudent (...). Ne donnons pas à croire que la crise est derrière nous. Nous sommes sortis de la crise financière» mais «nous sommes encore dans la crise économique» et «surtout dans la crise sociale», indique-t-il.

«Le salarié qui perdra malheureusement son emploi en novembre n'a pas la crise derrière lui, il a la crise devant lui!», argumente-t-il.

Selon le patron du Fonds monétaire international (FMI), la reprise ne sera pas «obligatoirement» forte et elle ne pourra plus s'appuyer sur les grands déséquilibres macro-économiques qui alimentaient la croissance mondiale avant la crise, tel que l'endettement américain.

Aux Etats-Unis, «le taux d'épargne des ménages, qui était pratiquement nul, s'élève maintenant à 5% (...). Excellent pour les déficits ! Mais qui remplacera le consommateur américain pour tirer la croissance mondiale ?», s'interroge M. Strauss-Khan, qui rappelle que les Etats-Unis pèsent 25% du produit intérieur brut mondial (PIB).

«La question de nouvelles sources de croissance est posée», affirme DSK qui doute que l'augmentation de la consommation dans les grands pays émergents suffise à tirer l'économie mondiale.