Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, n'est pas encore convaincu que la reprise puisse être soutenue ou que le monde ait tiré les leçons nécessaires de la crise économique.

Voilà les messages qu'entend livrer le ministre canadien lors de sa rencontre avec ses homologues du G20 à Londres, vendredi, alors que les principaux ministres des Finances de la planète s'entretiendront du soudain redressement de l'économie mondiale.

Un haut responsable du ministère fédéral des Finances a affirmé à des journalistes que M. Flaherty ferait valoir que le moment est venu pour les gouvernements de cesser d'intervenir massivement pour stimuler l'économie, celle-ci étant susceptible de s'effondrer à nouveau.

Selon ce responsable, M. Flaherty croient que les économies se sont stabilisées, mais que cela tient largement à l'aide accordée par les gouvernements, de même qu'aux politiques des banques centrales qui encouragent l'emprunt au moyen de faibles taux d'intérêt.

La reprise nécessaire du secteur privé ne s'est pas encore matérialisée au point d'être en mesure de sortir les pays de la récession, a indiqué le responsable.

Les ministres du G20 devraient commencer à songer à réduire l'aide gouvernementale, tout en gardant à l'esprit que cela ne sera vraisemblablement pas nécessaire avant le début de 2011, a-t-il ajouté.

Le ministre Flaherty compte également avancer que les nations, en particulier les Etats-Unis et plusieurs pays européens, doivent respecter leur engagement à réformer les institutions financières.

Bien que les banques du Canada aient été louées pour leur façon de manoeuvrer pendant la crise, le responsable fédéral a indiqué que les institutions du pays devaient faire l'objet d'une surveillance accrue. Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) aura d'ailleurs pour mandat de s'assurer que les politiques de rémunération des banques canadiennes n'encouragent pas les décideurs à prendre des risques dans le but d'obtenir des primes plus juteuses, a-t-il affirmé.