Le PDG de Microsoft [|ticker sym='MSFT'|]] Steve Ballmer s'est dit jeudi «surpris» par la réaction des marchés boursiers, qui ont lourdement sanctionné le portail internet Yahoo! (YHOO)après l'annonce, la veille, d'un partenariat entre les deux groupes dans le secteur des recherches sur internet.

«Quand on examine l'accord et qu'on voit la réaction du marché, personne ne comprend», a déclaré M. Ballmer lors d'une réunion d'analystes organisée au siège du groupe, dans l'Etat de Washington. «J'ai été plutôt surpris par la réaction du marché».

L'action Yahoo! a perdu 12,08% en séance mercredi, et reculait encore de 4,03% à 14,53 dollars jeudi vers 15h45 HAE. Celle de Microsoft, après avoir gagné 1,41% mercredi, abandonnait 0,29% à 23,73 dollars jeudi.

Pourtant, à en croire M. Ballmer, «c'est un partenariat où tout le monde est gagnant». «Nous pouvons ensemble créer de la valeur qui va bénéficier aux actionnaires de Yahoo! et aux actionnaires de Microsoft», a-t-il assuré.

L'accord annoncé mercredi prévoit que Microsoft prendra en charge la technologie des recherches sur internet au nom de deux groupes, Yahoo! fournissant de son côté la force de vente d'espaces publicitaires.

La «bizarre réaction» des investisseurs pourrait être due au fait que «rien n'a été acheté ni vendu», a estimé M. Ballmer. «Mais le partenariat en soi crée de la valeur», a-t-il assuré.

Yahoo!, qui avait refusé l'an dernier une offre de rachat de 47,5 milliards de dollars avancée par Microsoft, ne reçoit pas d'argent au comptant aux termes de l'accord. En revanche le partage de recettes prévu devrait ajouter 500 millions de dollars à son chiffre d'affaires annuel quand le partenariat atteindra sa vitesse de croisière, dans les deux ans après son entrée en vigueur: pendant les cinq premières années, Microsoft reversera 88% du chiffre d'affaires généré sur les sites Yahoo!, tandis que Yahoo! continuera à tirer des revenus de ses partenariats existants avec d'autres sociétés.

L'accord rassemble les forces du numéro deux du secteur, Yahoo!, avec le numéro trois, le moteur de recherches Bing de Microsoft, pour une part de marché cumulée aux États-Unis de près de 30%, contre 65% pour le numéro un Google.