Le processus de vente aux enchères de la division sans fil de Nortel Networks (T.NT) a débuté vendredi matin derrière des portes closes, à New York, alors que les géants internationaux de l'industrie ont soumis leurs meilleures offres pour tenter de décrocher les activités convoitées.

Le processus de vente s'est mis en branle dans les bureaux du cabinet d'avocats Cleary Gottlieb Steen & Hamilton, qui représente l'équipementier canadien insolvable, après avoir généré ces derniers jours sa part de controverse. Le fabricant du BlackBerry, Research in Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]] a dénoncé le processus d'enchères proposé par Nortel et a même appelé Ottawa à intervenir avant que la mise en vente ne débute.

Le litige n'a cependant paru avoir aucune incidence, vendredi, lorsque les actifs de Nortel on été mis en vente sans délai important.

Les acheteurs potentiels déposaient vendredi leurs offres en vue de mettre la main sur les activités sans fil de Nortel, notamment la technologie CDMÀ et la technologie de nouvelle génération LTE, ainsi que d'importants droits de brevets.

Le géant suédois des télécommunications, Ericsson, a déposé l'offre la plus généreuse avant le début du processus de vente, qui s'élèverait à 730 millions $ US.

Des offres de moindre valeur ont par ailleurs été soumises par la firme new-yorkaise MatlinPatterson Global Advisers et par Nokia Siemens, une coentreprise formée de la finlandaise Nokia et de l'allemande Siemens.

Le président et chef de la direction d'Ericsson, Carl-Henric Svanberg, a affirmé aux analystes, lors d'une conférence téléphonique sur les résultats financiers de sa société, qu'il estimait que la division sans fil de Nortel pourrait solidifier les bases de sa compagnie pour l'avenir.

Plusieurs fournisseurs de services, dont la division sans fil de Bell Canada, utilisent encore la technologie CDMÀ et ils auront besoin d'une autre plateforme en vue de l'évolution future de la technologie, a fait valoir M. Svanberg.

Les actifs «pourraient certainement améliorer notre position stratégique aux États-Unis, notamment parce que plusieurs exploitants CDMÀ migreront vers la technologie LTE», a-t-il expliqué.

L'équipementier canadien RIM, qui avait offert 1,1 milliard $ à Nortel de façon informelle, était quant à lui absent des négociations, après qu'il eut été exclu du processus de vente en ayant refusé de se soumettre à certaines conditions.

Des ministres fédéraux ont affirmé avoir encouragé Nortel et RIM à se rencontrer pour discuter de l'offre, en espérant que les deux compagnies canadiennes puissent parvenir à une entente. Mais aucune des deux parties n'a fait de progrès.

Vendredi, le ministre des Finances, Jim Flaherty, s'est porté à la défense de la volonté du cochef de la direction de RIM, Jim Balsillie, d'acquérir les actifs de Nortel.

«Je pense qu'il est un grand Canadien et je pense qu'il a entièrement le droit de demander au gouvernement de se préoccuper de cet enjeu», a noté M. Flaherty, qui se trouvait à Toronto.

«On ne veut pas que quiconque soit exclu du processus, en ce qui concerne la vente des actifs de Nortel», a ajouté le ministre.

M. Flaherty a toutefois précisé que la décision finale revenait au ministre de l'Industrie, Tony Clement.

Ce dernier a indiqué cette semaine qu'il n'interviendrait pas dans les enchères de Nortel, mais qu'il souhaitait que la compagnie rencontre les dirigeants de RIM afin d'en venir à un compromis.