L'un des dirigeants régionaux de la Réserve fédérale américaine, Dennis Lockhart, a affirmé lundi que la reprise économique serait lente et que la probabilité qu'elle s'accompagne d'inflation était faible.

«Souvent une profonde récession est suivie par un fort rebond des affaires et de l'activité économique globale. Malheureusement, si je me projette vers l'avenir, je ne prévois pas une telle trajectoire», a déclaré le président de la Banque de réserve fédérale d'Atlanta, lors d'un discours à Nashville.

«Je m'attends à ce que la croissance reprenne au second semestre et avance à un rythme modeste. Je n'entrevois pas de reprise forte à moyen terme», a-t-il ajouté, parlant de «prévision d'une reprise anémique».

D'autres dirigeants de la banque centrale américaine avaient déjà fait ce pronostic ces derniers mois, M. Lockhart ayant déjà exprimé le même avis trois mois auparavant.

La Fed prévoit pourtant une croissance de 2,1% à 3,3% en 2010.

M. Lockhart a par ailleurs vivement critiqué les économistes qui croient à un retour de l'inflation.

«Certains pessimistes de l'inflation n'accordent pas d'importance au changement dans la mécanique de transmission de la politique monétaire vers l'économie plus largement», a-t-il expliqué.

Selon lui, «les autorités monétaires ont les outils, et se sont engagées à les utiliser, pour agir contre l'inflation. Je tiens à vous assurer que la Fed a plusieurs outils et se prépare à agir sur son bilan quand le moment sera venu».

M. Lockhart a considéré que cette menace était encore lointaine. «Au moment où nous sommes, mon évaluation est que les risques inflationnistes et déflationnistes s'équilibrent à peu près», a-t-il dit.

L'indice des prix le plus suivi par la Fed, celui hors énergie et alimentation, a été en hausse de 1,7% sur un an en juin, ce qui est conforme au niveau visé par les autorités monétaires.