Le groupe pharmaceutique américain Johnson et Johnson a annoncé mardi avoir limité à 3,6% le recul de son bénéfice net au deuxième trimestre malgré une chute marquée de son chiffre d'affaires sur cette période et a confirmé ses prévisions pour l'ensemble de l'année.

Le groupe, également présent dans les produits d'hygiène personnelle et les équipements médicaux, a dégagé en avril-juin un bénéfice net de 3,2 milliards de dollars, contre 3,33 milliards sur la même période l'année précédente, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 1,15$, au-delà des anticipations des analystes, qui tablaient sur 1,11$par action seulement.

Vers 10h45, le titre de Johnson & Johnson semblait en profiter, grimpant de 1%, à 58,28$, à la Bourse de New-York.

Le chiffre d'affaires a en revanche plongé de 7,4% au deuxième trimestre, à 15,24 milliards de dollars, mais c'est un peu mieux que ce qu'attendait le marché (15,02 milliards).

Le groupe a vu ses revenus plombés par un effet de changes défavorable, mais il a surtout souffert d'une chute de ses ventes pharmaceutiques, à 5,5 milliards de dollars: ces dernières ont reculé de 6,7% aux États-Unis, et de 8% à l'international.

Johnson & Johnson a salué les performances de son anti-inflammatoire vedette Remicade, qui a vu en un an ses ventes s'envoler de 24,4%, à 1,1 milliard de dollars. Le groupe a engagé en mai une procédure d'arbitrage pour obtenir la totalité des droits sur ce médicament, qu'il co-distribue jusqu'à présent avec son concurrent américain Schering-Plough.

En revanche, les ventes du traitement psychiatrique Risperdal, dont le brevet a expiré en 2008, se sont effondrées de 66,4%, «en raison de l'impact négatif de la concurrence des (versions) génériques» du médicament.

Les ventes de produits de grande consommation ont quant à elles reculé de 4,5% sur un an (-8,4% à l'international), à 3,8 milliards de dollars, malgré le succès, souligné par le groupe, rencontré par le rince-bouche Listerine et les marques de soins dermatologiques Neutrogena et Aveeno.

Le secteur de l'appareillage médical et des matériels de diagnostic a vu pour sa part son chiffre d'affaires baisser de 3,1%, à 5,9 milliards de dollars. Une progression de 1,9% de cette activité aux États-Unis n'a pas permis de compenser un effondrement de 7,2% à l'international.

«Ce trimestre est l'un des plus difficiles que notre entreprise ait connu dans son histoire en termes de comparaisons annuelles (...). La baisse de nos ventes reflète l'environnement actuel», a souligné le directeur financier Dominic Caruso, à l'occasion d'une conférence d'analystes.

«Cependant, nous restons solides financièrement, nous générons un confortable niveau de liquidités et avons un bon accès au marché du crédit», a-t-il poursuivi.

Malgré la concurrence des génériques et la dégradation des ventes, les dirigeants de Johnson & Johnson ont confirmé qu'ils tablaient toujours pour l'ensemble de 2009 sur un bénéfice courant par action, hors exceptionnels, compris entre 4,45 et 4,55$.

Le marché anticipe quant à lui un bénéfice de 4,55$ par action.

«Nos investissements, à travers la recherche et le développement en interne, et une stratégie de partenariats et d'acquisitions, nous ont permis de nous construire des perspectives parmi les meilleures dans le secteur», a rappelé le PDG William Weldon, cité dans le communiqué.

J&J avait annoncé en mai l'acquisition de la société de biotechnologies Cougar, qui développe des traitements contre le cancer. Début juillet, il avait pris une participation de 18,4% dans l'entreprise irlandaise Elan, dans le cadre d'un rapprochement de leurs recherches contre la maladie d'Alzheimer.

Johnson & Johnson avait par ailleurs indiqué en juin «avoir sept molécules en demande d'autorisation (auprès des autorités sanitaires) aux États-Unis et en Europe».