Les fusions et acquisitions pourraient montrer des signes de rétablissement d'un creux de six ans, grâce à un dégel du crédit, alors que des chefs d'entreprise comme Mick Davis de Xstrata plc recommencent à conclure des transactions.

Des ventes d'obligations records et la hausse de 40% de l'indice Standard&Poor's 500 depuis un creux de 12 ans en mars permettent d'entrevoir avec optimisme le financement des transactions. Mais toute reprise demeure fragile, disent les banquiers.

 

«Du financement est maintenant disponible pour les acheteurs. Mais la volatilité des Bourses n'est pas positive», a dit Rob Kindler, chef des fusions et acquisitions mondiales chez Morgan Stanley, premier conseiller en valeurs depuis le début de l'année.

Les entreprises ont annoncé 773 milliards US en rachats dans les six premiers mois, la plus lente période de fusions depuis 2003, d'après les chiffres de Bloomberg. L'offre de 40 milliards US de Xstrata pour l'entreprise minière Anglo American plc et des rachats par des entreprises telles que Cisco Systems pourraient faire partie des transactions de la deuxième moitié de l'année.

Le S&P 500 a fluctué de plus de 3% à 23 reprises cette année. C'est la troisième période la plus volatile dans l'histoire de l'indice après 1932 et 1933, a dit Howard Silverblatt, analyste en chef de l'indice S&P.

Retour de la confiance

Le Goldman Sachs Group et JPMorgan Chase ont été les deuxième et troisième conseillers en valeurs cette année. Goldman Sachs, Citigroup et Merrill Lynch avaient été les principaux conseillers en valeurs sur la même période l'an dernier.

Les fusions et acquisitions ont diminué de 42% aux États Unis, de 58% en Europe et d'environ 50% en Asie dans les six premiers mois, selon les chiffres de Bloomberg. Les rachats par des entreprises américaines ont totalisé 350 milliards, par rapport à 260 milliards pour l'Europe.

BlackRock, la société de gestion de New York, a acheté ce mois-ci la division de gestion des actifs de Barclays plc pour 13,5 milliards. China Petrochemical a acheté la semaine dernière l'explorateur suisse Addax Petroleum 7,2 milliards, afin d'exploiter les réserves de pétrole du Kurdistan irakien et de l'Afrique.

«Dans la seconde partie de 2009 et en 2010, le nombre de secteurs actifs augmentera», a dit Jeff Stute, cochef des fusions nord-américaines chez JPMorgan Chase.

Le secteur des technos pourrait être mûr pour des rachats. Cisco, qui a fait plus de 130 achats depuis 1995 et a 34 milliards en liquidités, sera «agressif» dans ses acquisitions, a dit son PDG John Chambers le 7 mai.

Les sociétés américaines ayant une cote élevée de solvabilité ont vendu 667 milliards d'obligations cette année, 23% plus qu'au cours de la même période en 2008, selon les chiffres de Bloomberg. «Le financement a toujours été la queue du marché des fusions et acquisitions. Aujourd'hui, cependant, il est clair que c'est la queue qui remue le chien», a dit Bruce Evans, de la Deutsche Bank AG.