Les travailleurs syndiqués du quotidien The Globe and Mail devront voter ce week-end sur la dernière offre patronale, que le syndicat lui-même a rejeté.

La direction du quotidien a présenté vendredi une offre révisée en vue d'une nouvelle convention collective et a indiqué que les changements et concessions seraient implantés d'ici le 1er juillet.

Le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier a déjà reçu un mandat de grève de la part de ses membres, mais le représentant syndical Brad Honywill a indiqué que les employés voteront tout de même sur l'offre, samedi, dans un hôtel de Toronto, ainsi que quelques autres emplacements.

L'offre révisée inclut une réduction de la durée de la convention collective, qui passerait de six à cinq ans.

Elle offre par ailleurs aux employés actuels l'option de convertir leur régime de pension à prestations déterminées en un régime à cotisations déterminées, qui offre des paiements moins élevés, ou de conserver leur plan, avec des cotisations plus élevées.

Les nouveaux employés se verront quant à eux imposer un régime à cotisations déterminées.

«Nous avons fait notre offre et nous attendons la réponse du syndicat, a indiqué l'éditeur et chef de la direction du Globe and Mail, Phillip Crawley, lors d'un entretien. Compte tenu du climat économique actuel, de la récession et du paysage médiatique, nous croyons que cette offre est juste et raisonnable.»

M. Crawley a précisé que le Globe and Mail ne prévoyait pas mettre ses employés en lock-out lorsque la convention collective sera échue.

«L'entreprise demeure disponible pour négocier à tout moment», a-t-il ajouté.

L'offre envoyée par courriel, vendredi, comprend une augmentation du salaire annuel de zéro pour cent en 2009 et 2010, 1,5 pour cent en 2011, 2,0 pour cent en 2012 et 2,5 pour cent en 2013.

La dernière proposition élimine toutefois l'offre d'une semaine de vacances non payée par année, mais conserve l'allongement de la journée de travail de 7 heures à 7,5 heures, faisant passer la semaine de travail à 37,5 heures.

Le négociateur principal du syndicat, Howard Law, croit que l'entreprise a retiré «certains détails» de l'offre pour donner l'impression qu'elle fait des concessions. Il a toutefois ajouté que c'était aux employés du Globe and Mail de décider s'ils sont d'accord.

«La politique syndicale, c'est que même si l'offre est très mauvaise et même si le comité de négociation ne peut la recommander (...), nous devons la soumettre à un vote, a expliqué M. Law. Nous rafraîchissons ainsi notre mandat de grève.»

Le week-end dernier, un vote de grève de 97 pour cent avait été donné à l'exécutif par les employés de la salle de rédaction, de la publicité et de la distribution. La convention collective, qui viendra à échéance mardi, touche environ 480 employés de l'entreprise.

L'industrie des médias au Canada doit faire face à de nombreux changements, les annonceurs ayant réduit leurs budgets et les lecteurs étant de plus en plus nombreux à s'informer sur Internet.

À travers le pays, des journaux comme La Presse et le National Post ont, au moins temporairement, cessé de publier certains jours pour réduire leurs coûts.

Le Globe and Mail a dit à son personnel que ses revenus publicitaires avaient continuellement diminué dans les derniers trimestres. En mai, les revenus publicitaires ont reculé de 28 pour cent, comparativement à la même période l'an dernier, a indiqué le quotidien.

«Nous devons trouver l'équilibre: être juste envers vous, nos employés, d'un côté et de l'autre, nous assurer que nos propriétaires et actionnaires continuent de voir le Globe and Mail comme une entreprise rentable à long terme, a écrit l'entreprise dans le courriel. Les employés de l'unité de négociation qui rentreront au travail le 1er juillet 2009 le feront sous les termes et conditions de cette offre.»

Le Globe and Mail appartient à CTVglobemedia, qui est la propriété d'un groupe incluant Woodbridge, la société de placement appartenant à la famille Thomson, Torstar [[|ticker sym='T.TS.B'|]], le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario et BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]].