Une vendeuse britannique ayant une prothèse à un bras a engagé mercredi à Londres une action en justice contre la chaîne d'habillement Abercrombie & Fitch, affirmant s'être vu interdire le contact avec les clients car elle ne respectait pas le code vestimentaire interne.

Riam Dean, une diplômée en droit de 22 ans, qui est née sans bras gauche, a décidé de poursuivre pour discrimination et rupture de contrat la marque américaine, très appréciée des jeunes adultes. Selon la presse, elle demanderait jusqu'à 20 000 livres (37 800 $ CAN) de dédommagements.

Mme Dean a déclaré mercredi devant un tribunal des Prud'hommes londonien s'être «interrogée sur sa valeur en tant qu'être humain» après s'être vu confinée à la gestion des stocks de son magasin, parce qu'elle ne respectait pas le strict code vestimentaire d'Abercrombie & Fitch.

Elle a expliqué avoir initialement été autorisée à porter un cardigan pour couvrir sa prothèse. Puis cette autorisation lui a été retirée et elle a été conviée à travailler en arrière-salle, le cardigan n'étant finalement pas jugé acceptable par ses patrons.

Mme Dean a dit s'être sentie «ridiculisée» quand son manageur lui a indiqué qu'elle serait à nouveau autorisée à travailler comme vendeuse si elle retirait le cardigan. «Je me suis sentie personnellement dévaluée, humiliée et ne pouvais argumenter car je n'aurais jamais eu raison», a-t-elle dit au tribunal.

La défense d'Abercombrie & Fitch devait encore se faire entendre devant le tribunal, mais une porte-parole de la chaîne a déjà décrit comme «inexacte» la version des faits présentée par Mme Dean.

«Abercrombie & Fitch a une forte politique anti-discrimination et anti-harcèlement, et est déterminé à fournir un environnement digne et d'un grand soutien à tous ses employés», a déclaré cette porte-parole.