Le décrochage des indices boursiers, lundi, provoqué par la révision des prévisions de la Banque mondiale est fondé en bonne partie sur un malentendu.

La Banque mondiale publie ses prévisions en ramenant les variations de la taille des économies des pays en dollars américains. Le Fonds monétaire international et  l'Organisation de développement et de coopération économique (OCDE) expriment plutôt leurs prévisions en se basant sur le concept des parités de pouvoir d¹achat (PPA).

Ce concept tient compte des variations du coût de la vie d'un pays et à l'autre. Se loger, s'habiller, se nourrir ne coûtent pas la même chose selon qu'on vive à Tokyo, à Toronto, à Zihuatanejo ou à Soweto. Il présente aussi un grand avantage comparatif. Il est muni contre les variations subites des taux de change, comme cela survient par exemple en période de crise financière. Ces mois-ci, l'aversion relative au risque favorise les monnaies occidentales et, in extremis, le dollar américain contre les devises des pays émergents. «Résultat, les projections finales de la Banque mondiale accordent un poids plus grand aux économies développées qu'aux pays en développement», fait remarquer Richard Kelly, économiste principal chez Banque TD Groupe financier.

L'institution torontoise a traduit en PPA les données de la Banque mondiale compilées selon la méthode des taux de change. Le recul de 2,9% de la Banque mondiale rapetisse à 1,7% tandis que le faible rebond de 2,0% attendu l'an prochain augmente à 2,7%. Ces chiffres sont peut-être même un peu plus optimistes que ceux du FMI. Le jumeau de la Banque mondiale prévoit un repli de 1,3% cette année, suivie d'une reprise contenue à 2,4% l'an prochain. S'il est vrai que la Banque mondiale a révisé à la baisse ses chiffres, c'est avant tout pour refléter que la récession a frappé plus fort que prévue, en particulier durant l'hiver. Cela ne signifie pas que la reprise attendue plus tard cette année soit compromise.