Le ministre des Finances britannique, Alistair Darling, a demandé mercredi aux banquiers britanniques d'être en pointe de la lutte contre certaines méthodes du secteur qui ont abouti à la crise financière.

Dans un discours aux responsables de la City prononcé dans la soirée, dont son Ministère a diffusé des extraits en avance, M. Darling a lancé : «Quiconque pense que nous pouvons continuer comme si rien ne s'était passé devrait y repenser à deux fois.»

Il a critiqué le manque de «jugement» de certaines banques pendant la crise financière, estimant qu'en plus de la nouvelle réglementation, les conseils d'administration devraient être «en première ligne» pour empêcher les comportements irresponsables. «Alors que les produits devenaient de plus en plus sophistiqués et complexes, il y a trop de gens qui n'ont pas compris ce qui se passait ni les risques auxquels ils s'exposaient», a-t-il dit.

«Dans chaque pays, nous payons un prix énorme pour cette crise, pas seulement un coût financier, mais aussi une profonde crise sociale et humaine», a-t-il dit.

«Je pense que le processus d'apprentissage doit commencer dans la salle du conseil d'administration, a-t-il ajouté. Les banques doivent avoir les bonnes personnes, les bonnes formations et la bonne expérience pour se gérer efficacement, et leur but doit être la création de richesse à long terme, pas les profits de court terme», a ajouté le ministre.

Alors que le Trésor publiera dans les deux semaines des propositions de réforme du système de régulation financière, M. Darling a exclu de sortir du système tripartite en vigueur dans le pays, la responsabilité du secteur financier étant assumée par le ministère des Finances, la Banque d'Angleterre et l'Autorité des Services financiers.

Il a indiqué que la surveillance devait être renforcée à la fois au niveau national et au niveau international.

«Nous avons stabilisé le secteur bancaire, mais nous avons à construire un secteur financier plus fort, plus efficace et plus résistant», a-t-il dit.

Il a reconnu enfin que les banques devaient continuer à innover, mais tout en étudiant soigneusement les instruments complexes du genre de ceux qui ont conduit à de nombreuses pertes.