Ainsi, la progression de 16% du huard par rapport au dollar américain depuis le 9 mars dernier menace de faire mal aux exportations du pays déjà malmenées. Cette situation augmente les probabilités que Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, imite la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque d'Angleterre et la Banque Nationale de Suisse qui ont eu recours à ce qu'on appelle de l'assouplissement quantitatif, estime Nicholas Rowe, économiste de l'Université Carleton, à Ottawa.

Ainsi, la progression de 16% du huard par rapport au dollar américain depuis le 9 mars dernier menace de faire mal aux exportations du pays déjà malmenées. Cette situation augmente les probabilités que Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, imite la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque d'Angleterre et la Banque Nationale de Suisse qui ont eu recours à ce qu'on appelle de l'assouplissement quantitatif, estime Nicholas Rowe, économiste de l'Université Carleton, à Ottawa.

«Chaque hausse de la devise augmente véritablement les probabilités» que M. Carney achète des actifs avec de l'argent frais, ajoute M. Rowe, qui fait partie d'un comité de l'Institut C.D. Howe, un groupe de recherche indépendant.

Des achats d'actifs répondraient à un double objectif de la banque centrale: ils contribueraient à diminuer les coûts d'emprunt des entreprises et des ménages et ils affaibliraient le huard en rendant les investissements de court terme libellés en dollars canadiens moins attrayants.

La différence entre les taux de rendement des bons du Trésor canadiens et américains d'un an a augmenté la semaine dernière à plus de 20 points de base pour la première fois depuis février dernier. Ainsi, les investisseurs peuvent obtenir des rendements plus élevés sur les actifs canadiens comparativement aux actifs américains sur toutes les valeurs dont l'échéance est de trois ans ou moins.

La Banque du Canada avait annoncé le 23 avril dernier qu'elle pourrait acheter des actifs au besoin pour stimuler l'économie, mais M. Carney n'a pas eu recours à cette mesure depuis lors. Cela a contribué à la montée du huard, qui s'est apprécié en mai à la cadence mensuelle la plus rapide depuis que le Canada laisse flotter sa devise par rapport au dollar américain, soit depuis 1950.

Les exportateurs canadiens écopaient déjà même avant la récente appréciation du huard. Ainsi, les expéditions canadiennes à l'étranger ont chuté de 31% au cours des neuf mois terminés en avril dernier, précisait Statistique Canada le 10 juin dernier. Bombardier, troisième avionneur au monde, fait partie des entreprises canadiennes qui ont mis des travailleurs à pied, ce qui a fait porter le taux de chômage à 8,4%, un sommet de 11 ans.