Le pire de la récession est à venir, a estimé lundi le chef économiste de la Banque européenne de reconstruction et de développement, Erik Berglof, au cours d'une conférence en Écosse, appelant à plus de transparence du système bancaire, notamment en Europe.

«Je ne pense pas que le pire soit derrière nous», a indiqué M. Berglof lors d'une conférence à Gleneagles à laquelle participait également la commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes. «Nous n'avons pas encore tout vu», a-t-il ajouté.

Mme Kroes a estimé «que le monde bancaire n'avait toujours pas confiance», et que les banquiers «réalisent qu'il y a toujours quelque chose de pourri dans le placard».

M. Berglof a renchéri : «Il semble que nous ne sachions toujours pas ce qu'il y a dans notre système bancaire (en Europe, NDLR), et il y a besoin non seulement de le découvrir mais aussi de le rendre public comme on l'a fait aux États-Unis». Il a estimé que la méthode américaine était «la référence et avait certainement aidé à stabiliser le système.»

Mme Kroes a noté de son côté que les représentants du secteur bancaire qu'elle avait pu rencontrer récemment se rejetaient la responsabilité des problèmes, et que «beaucoup déniaient ce qui se passait dans leur propre institution».

Elle a appelé les banques à prêter pour permettre aux petites entreprises de fonctionner : «Elles ont besoin de prêts, ni plus ni moins», a-t-elle dit, estimant à son tour «qu'on n'était pas au bout des conséquences de cette récession.»