Un juge de la Cour suprême des Etats-Unis a rejeté jeudi la requête du magnat déchu des médias Conrad Black d'être libéré sous caution en attendant l'appel de sa condamnation pour fraudes et obstruction à la justice.

Le juge John Paul Stevens a rejeté la demande de M. Black sans expliquer ses motivations, mais a laissé la possibilité à ses avocats de réclamer sa libération sous caution auprès d'une juridiction inférieure.

La Cour suprême a accepté le mois dernier de se saisir du cas de l'ex-magnat de 64 ans. Ses avocats avaient demandé qu'il soit libéré sous caution en attendant que la Cour examine son affaire cet automne, après la reprise des audiences début octobre.

Conrad Black, qui avait renoncé à la nationalité canadienne pour siéger à la chambre des Lords britannique, fut un temps à la tête du troisième empire de presse au monde, Hollinger, et a été comparé au Citizen Kane d'Orson Welles.

Il a été reconnu coupable en juillet 2007 par un jury fédéral de Chicago (Illinois) d'avoir détourné avec trois de ses associés des millions de dollars lors de la vente d'actifs en 2000 de Hollinger au groupe de presse canadien Canwest, et d'avoir fait disparaître des documents.

Il purge actuellement une peine de six ans et demi de prison dans un établissement pénitentiaire de Coleman (Floride).

Black avait fait appel du jugement de juillet 2007 devant une cour d'appel fédérale de Chicago. L'appel avait été rejeté en juin 2008, la cour mentionnant «des preuves convaincantes» de fraude.

La Cour suprême a accepté d'examiner cette décision, sans expliquer ses motivations.