L'investisseur américain Carl Icahn, réputé pour faire pression sur les groupes dans lesquels il investit, a réussi à faire débarquer le PDG du groupe pharmaceutique Amylin, tandis qu'il poursuivait l'offensive envers la direction du groupe concurrent Biogen

Le PDG d'Amylin, Joseph Cook, dont le milliardaire contestait vigoureusement la gestion, a été évincé du conseil d'administration à l'issue d'un vote en assemblée générale des actionnaires.

D'après le premier décompte du scrutin, organisé fin mai, mais dont les résultats n'ont été dévoilés complètement que cette semaine par Amylin, M. Cook et l'administrateur indépendant James Wilson n'ont pas été reconduits au conseil d'administration, tandis que deux candidats proches de Carl Icahn et du fonds d'investissement Eastbourne ont été élus.

Carl Icahn et le fonds Eastbourne avaient mené une campagne active pour débarquer Joseph Cook. Les deux investisseurs possédaient ensemble à la fin mars plus de 21% du capital d'Amylin.

«Amylin est un exemple vivant de ce qui ne va pas au sein des directions des entreprises américaines», avait écrit M. Icahn dans un courrier adressé mi-avril aux membres du conseil d'administration, fustigeant «une stratégie défectueuse en place depuis bien trop longtemps».

L'homme d'affaires avait précisé avoir rallié à ses positions, non seulement le fonds Eastbourne, mais également le cofondateur et ex-PDG d'Amylin, Howard Greene.

L'investisseur septuagénaire, qui a investi dans plusieurs valeurs pharmaceutiques comme Imclone (depuis racheté par Eli Lilly), poursuivait par ailleurs mercredi son offensive sur la direction des laboratoires Biogen, pour imposer quatre de ses candidats au conseil d'administration.

Biogen a annoncé l'ajournement de son assemblée générale d'actionnaires sans donner le décompte définitif des votes pour le renouvellement du conseil d'administration, indiquant qu'il livrera les résultats ultérieurement.

Une annonce fustigée par Carl Icahn, qui y a vu «une manipulation de l'assemblée des actionnaires pour empêcher de décompter tous les votes».

Selon l'homme d'affaires, deux de ses candidats auraient été élus.

«C'est un thème récurrent avec cette direction», a martelé M. Icahn dans un communiqué: «Faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher les actionnaires d'entrer au club privé des administrateurs, afin de maintenir les actionnaires dans l'obscurité de ce que décide la direction».

M. Icahn, qui détient 5,6% de Biogen, avait tenté l'an dernier sans succès d'imposer ses vues lors de l'assemblée générale du groupe.

Merck veut vendre ses activités vétérinaires

Par ailleurs, le laboratoire pharmaceutique américain Merck a commencé à contacter des acheteurs potentiels pour des activités de médecine vétérinaire, afin éviter des critiques des autorités de la concurrence, a affirmé mercredi le Wall Street Journal.

L'édition en ligne du quotidien économique, citant des personnes au courant des discussions, a précisé que Merck avait commencé à communiquer sur deux actifs: sa part de 50% dans Merial, qui pourrait valoir 5 milliards de dollars, et les activités de santé vétérinaire du laboratoire Schering-Plough, dont il est en train de finaliser l'acquisition moyennant 41 milliard de dollars.

La vente de cette division pourrait rapporter 6 à 8 milliards de dollars, selon les sources interrogées par le quotidien.

En mars, le laboratoire français Sanofi-Aventis, partenaire de Merck dans Merial, avait fait savoir qu'il cherchait à se développer en santé animale et jugeait la coentreprise «très intéressante».

«Sanofi-Aventis recherche des plateformes de croissance et la santé animale en est une», avait indiqué un porte-parole de Sanofi-Aventis.

Le quotidien américain soulignait mercredi qu'une cession dans ce domaine permettrait notamment à Merck d'éviter les accusations de monopole dans le secteur de la médecine vétérinaire.

L'action Merck cédait 0,72% à 27,50$ mercredi une demi-heure avant la clôture de la Bourse de New York, qui s'affichait en nette baisse.