L'accès aux médicaments à bas coûts risque d'être mis en danger par la crise économique et d'autres financements dits «innovants» doivent être mis en place, a estimé lundi le président de la Facilité internationale d'achats de médicaments (Unitaid).

«Il faut réagir très vite avec les financements innovants» pour éviter l'assèchement de l'aide aux pays pauvres, a déclaré Philippe Douste-Blazy à l'AFP au sujet des financements additionnels mis en place par les Nations unies, comme la taxe sur les billets d'avion. Cette taxe consiste à proposer à tous les usagers du transport aérien à travers le monde à verser environ deux dollars lorsqu'ils achètent leur billet sur Internet au profit de la lutte contre les pandémies dans les pays pauvres.

L'initiative vient en complément de la taxe obligatoire de solidarité sur les billets d'avion lancée en 2006 par la France et aujourd'hui appliquée par une douzaine de pays. Cette taxe finance environ 70% des besoins d'Unitaid.

Selon M. Douste-Blazy, il reste encore 50 milliards de dollars (37,1 milliards d'euros) à trouver sur les 150 milliards annuels nécessaires au financement des «objectifs du Millénaire» fixés par les Nations Unies en matière de réduction de la pauvreté, la malnutrition et des pandémies.

«On a trouvé 100 milliards (mais) il faut trouver d'autres financements», a prévenu M. Douste-Blazy, qui est également conseiller spécial chargé des financements innovants auprès du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Ban Ki-moon présidera mardi à Genève une réunion sur les mécanismes de financement innovants, avec l'objectif de trouver de nouvelles sources d'argent pour l'aide au développement, qui viennent compléter les aides classiques.