Plus de 250 instruments de torture du XVIIe siècle vont être vendus aux enchères à New York, et une partie des recettes sera reversée à des organisations de défense des droits de l'homme pour lutter contre les pratiques actuelles, a annoncé lundi le responsable de la vente.

«Ce sont des outils conçus pour faire souffrir... des outils particulièrement diaboliques», a expliqué Arlan Ettinger, président de la maison d'enchères Guernsey's, organisatrice de la vente.

Parmi les 252 objets, figurent notamment une pince à langue, ou encore une chaise couverte de pointes...

Selon M. Ettinger, la collection est estimée à un prix compris entre trois et quatre millions de dollars. Il a indiqué que les objets remontaient au XVIIe siècle, que certains étaient encore plus anciens, et qu'ils étaient accompagnés de documentations rares comportant des «gravures de scènes de torture».

Célèbre au XIXe siècle, cette collection avait été exposée en Europe et aux États-Unis. Elle avait ensuite disparu jusqu'à la fin de Seconde Guerre mondiale, «quand un gentleman norvégien persécuté par les Allemands» pour avoir aidé des juifs, «a acquis la collection et l'a amenée aux États-Unis».

Après sa mort dans les années 1970, la collection est restée dans sa famille. «Ils ont estimé qu'il y avait tellement de discussions au sujet de la torture aujourd'hui qu'il était temps de la montrer au public», a dit M. Ettinger.

Cette vente, dont la date n'a pas encore été fixée, intervient en plein débat aux États-Unis sur l'utilisation de méthodes d'interrogatoires controversées dans la guerre contre le terrorisme sous la présidence de George W. Bush.

M. Ettinger a assuré qu'une partie des recettes de la vente sera reversée à des organisations de défense des droits de l'homme, comme Amnesty International, pour lutter contre la torture.