L'économie américaine devrait se reprendre d'ici à la fin de l'année, a déclaré mardi le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke, en prévenant que cette reprise serait «graduelle» et que le chômage risquait de «rester élevé» un certain temps.

   «Nous continuons de prévoir que l'activité économique touche le fond et se reprenne plus tard cette année», a déclaré M. Bernanke devant la Commission économique mixte du Congrès américain.

   «L'élément clef de cette prévision est notre perception selon laquelle le marché du logement commence à se stabiliser et les forts déstockages en cours vont ralentir au cours des trimestres à venir», a-t-il expliqué.

   «Les données récentes laissent présager que le rythme de la contraction (de l'activité) pourrait être en train de ralentir» et que la «demande finale, spécialement celle émanant des ménages, pourrait être en train de se stabiliser», a ajouté le patron de la Fed.

   Cette demande finale devrait par ailleurs «être soutenue par la relance budgétaire et monétaire», a indiqué M. Bernanke, faisant référence au plan de relance budgétaire de 787 milliards de dollars sur trois ans promulgué mi-février et aux centaines de milliards de dollars mobilisés par le Fed pour relancer l'économie.

   «Notre pronostic est assorti d'une mise en garde importante dans la mesure où il part du principe que le système financier va continuer de se rétablir progressivement», a-t-il néanmoins ajouté. Il a souligné qu'«une rechute de la conjoncture financière pèserait fortement sur l'activité économique et pourrait faire caler la reprise naissante».

   «Même une fois que la reprise sera en cours, le taux de croissance de l'économie devrait rester inférieur à son potentiel à long terme», a prévenu le patron de la Fed, selon qui «la faiblesse de l'utilisation des ressources continuera» encore un certain temps.

   «Nous prévoyons que la reprise ne gagne en intensité que graduellement et que la mollesse de l'activité diminue lentement», a-t-il ajouté.

   A cet égard, M. Bernanke a noté que l'investissement des entreprises restait «extrêmement faible».

   

   Dans les mois à venir, a-t-il ajouté, «les entreprises devraient se montrer prudentes dans leurs embauches» et «le taux de chômage pourrait par conséquent rester élevé pendant un certain temps, même une fois que l'économie se sera reprise».

   «Dans ces conditions, nous prévoyons que l'inflation reste faible», a ajouté M. Bernanke.

   

   Notant que «le caractère durable de la reprise dépendra essentiellement du retour à la stabilité du système financier», M. Bernanke a indiqué que, si les choses s'étaient améliorées pour «un certain nombre de marchés financiers» récemment, «les institutions et les marchés financiers (restaient) soumis à une tension considérable».